Assassinat Massacre dans un camp de réfugiés au Burundi Près de 160 personnes ont été tuées vendredi soir à Gatumba, au Burundi, dans un camp de réfugiés tutsis congolais. L'armée burundaise craint de nouvelles attaques et a renforcé la protection des camps. Les rescapés du camp de Gatumba parlent d'actes de "génocide". Selon un décompte provisoire de l'armée burundaise, 159 corps, dont beaucoup de femmes et d'enfants, ont été dénombrés dans ce camp de réfugiés tutsis congolais au Burundi. Les victimes avaient été massacrées par balles, machettes ou brûlées vives. Les assaillants venaient notamment de la République démocratique du Congo voisine. Le camp de Gatumba accueille quasi exclusivement des Banyamulenge, Tutsis congolais originaires du Rwanda, qui avaient fui en mai-juin derniers les violences dans la province congolaise du Sud-Kivu, frontalière du Rwanda et du Burundi. Ce massacre a été très vite revendiqué par les rebelles hutus burundais des Forces nationales de libération. Mais pour le chef de l'Etat burundais, il s'agit d'une "coalition" de divers "éléments venant de la RDC". "Notre pays a été attaqué, notre frontière a été violée par des éléments venant de la RDC pour massacrer des civils congolais qui avaient demandé l'asile", a-t-il déclaré en termes forts à la presse lors d'une visite au camp de Gatumba.Un "plan génocidaire"La thèse d'une "coalition" de forces, burundaises et étrangères, a également été repris par le vice-président congolais Azarias Ruberwa, qui s'est aussi rendu sur place. "Je suis d'autant plus consterné que ceux qui ont commis ce génocide sur le sol burundais était manifestement des assaillants congolais, burundais et rwandais, venant de la RDC", c'est-à-dire des rebelles rwandais réfugiés en République démocratique du Congo (RDC), a-t-il déclaré. "Ce qui fait honte, c'est que ces Congolais appartiennent à la milice Maï Maï, qui est maintenant dans l'armée congolaise", a-t-il rappelé.Ce massacre de Tutsis congolais fait partie d'un "plan génocidaire", a affirmé samedi à Kigali l'émissaire du président rwandais Paul Kagame pour les Grands lacs. Le président Kagame a de son côté directement mis en cause les milices rwandaises, qui ont perpétré le génocide de 1994 au Rwanda avant de trouver refuge dans l'est de la RDC. Le président congolais Joseph Kabila a pour sa part "condamné ces massacres et demandé la constitution d'une commission d'enquête internationale pour établir les responsabilités", tandis que le gouvernement de transition a exigé que les "coupables de cette barbarie" soient traduits en justice. L'Union africaine (UA) a condamné cette tuerie et plusieurs responsables de l'Onu au Burundi ont fait état de leur consternation devant cette "barbarie".Samedi soir, la plus grande vigilance restait de mise. L'armée burundaise a ainsi affirmé s'attendre à de nouvelles attaques sur les camps de réfugiés tutsis congolais dans le nord-ouest du Burundi et a renforcé leur sécurité.
