Anniversaire Martine a 50 ans! Tel pourrait être le titre du dernier album de l'héroïne des livres d'enfant. Mais non, c'est simplement ce que l'on peut lire sur les affiches accolées aux fenêtres bordant la cour intérieure du Centre touristique de la laine et de la mode (CTLM), rue de la Chapelle, à Verviers, où «Martine» célèbre son demi-siècle de vie à travers une exposition exceptionnelle invitant au voyage dans le temps. Un bon bain d'enfance assurément. Jamais sans Marcel Marlier Une fois la porte poussée, Martine et son fidèle Patapouf guident le public vers le 3e étage. C'est précisément ici que s'est élevée - et ce, jusqu'au 15 août - la tendre exposition commémorative des 50 ans de la fillette mi-rousse, mi-brune, avec laquelle nos mères apprirent à lire avant que nous ne prenions le relais. Martine, il faut le dire, a tout pour plaire depuis sa naissance, en 1954, aux Editions Casterman. Née de l'idée de Gilbert Delahaye - désormais disparu - et du talent d'illustrateur de Marcel Marlier - qui perpétue encore aujourd'hui, avec son fils, les mésaventures de la petite fille -, Martine, c'est vrai, n'a pas pris une ride. Sa force, d'ailleurs, est d'être sans âge. L'exposition vous plonge d'emblée dans une douce enfance loin de l'agressivité des jeux électroniques. Et tout le merveilleux du monde de Martine illumine l'oeil jusqu'à le faire briller. Pour peu, du moins, qu'on ait été un jour sensible à la petite fille sage, aimée, aimante, intrépide et quasi parfaite telle que ses pères l'ont toujours représentée. Bref, tout ce pourquoi on l'aime! Peluches, dînette et dessins plantent le décor. On y retrouve tous les «Martine». Du premier, «Martine à la ferme», publié en 1954, au dernier, «Martine et l'Arche de Noé», en 2003. Mais c'est sans compter sur les Martine à l'école, au camping, à la mer,... En tout, 53 histoires furent contées aux enfants, de la même façon avec simplicité et tendresse. «Martine fait partie des premières lectures. Le ton n'a pas changé, ça participe au succès, commente la guide. Mais des thèmes comme l'école ont été réécrits car les choses ont bien changé depuis 1954...» Dans les vitrines, on découvre une ribambelle de produits dérivés de l'héroïne des années 50: crayons, plumiers, cahiers, puzzles, tasses,... En parcourant les deux salles garnies de planches originales ou de reproductions grandeur nature de la fillette et de son chien, on revit ses instants privilégiés d'insouciance où, parfois, on se laissait aller à penser que l'amie Martine existait bel et bien. Elle vit encore et il faut absolument voir ça.