Nomination Marina Berlusconi prend la tête de l'empire médiatique de son pèreDéjà considérée comme l'une des femmes d'affaires les plus puissantes du monde, Maria Elvira Berlusconi, qui se fait appeler Marina, va escalader quelques marches supplémentaires dans les classements annuels des magazines Forbes et Fortune . La fille aînée du président du conseil italien a été nommée, mercredi 5 octobre, présidente de la Fininvest, la holding de tête de l'empire de la famille Berlusconi.Née en 1966 d'un premier mariage de Silvio Berlusconi avec Carla Elvira Dall'Oglio, cette jeune femme élégante et discrète succède à Aldo Bonomo, l'"inventeur" de la télévision commerciale en Italie, décédé fin août.Sa nomination marque l'arrivée de la seconde génération aux commandes du groupe Berlusconi, mais il ne s'agit que d'un petit changement dans une grande continuité. Marina Berlusconi était déjà vice-présidente de Fininvest, qui contrôle le groupe de télévision privé Mediaset, l'éditeur Mondadori (qu'elle préside depuis 2003), le groupe cinématographique Medusa, le club de football du Milan AC et de nombreuses autres sociétés."PRINCESSE DE FER"Depuis sa nomination, en 1996, la rentabilité du groupe Fininvest est passée de 4 % à 20 %. L'an dernier, le chiffre d'affaires a atteint 5,3 milliards d'euros pour un bénéfice net de 332 millions. L'essentiel du mérite en reviendrait à celle qu'on surnomme "la princesse de fer" . Elle s'est opposée à ceux qui, à l'intérieur de l'entreprise, plaidaient pour une cession des activités de télévision. Au contraire, elle a recentré l'activité du groupe Berlusconi sur la communication. 10 milliards d'euros y ont été investis, alors que les activités immobilières d'origine (Edilnord, La Standa) étaient vendues en 2001. Puis elle a fait barrage aux appétits du magnat australo-américain des médias, Rupert Murdoch.Entrée dans l'entreprise paternelle à 25 ans, la nouvelle présidente s'est formée sur le tas. Elle avait certes suivi des études de droit et de sciences politiques mais sans être diplômée. Dès l'âge de 15 ans, elle a consacré ses vacances scolaires à des stages dans les diverses sociétés du groupe et, à 18 ans, elle a travaillé comme vendeuse dans un magasin de vêtements en Angleterre.Son père la conviait aux réunions. "Elle écoutait et prenait des notes pendant des heures sans faiblir un instant", écrit dans un livre un ancien directeur de Rete 4, l'une des chaînes de Mediaset. Contrairement à Silvio, Marina Berlusconi reste très discrète, ne fait que de rares apparitions publiques et donne très peu d'interviews. Mère de deux enfants en bas âge (Silvio, 1 an, né le même jour que son grand-père, et Gabriele, 2 ans), elle vit maritalement avec Maurizio Vanadia, 43 ans, ancien danseur étoile de la Scala de Milan.Manager à poigne, elle est à la fois crainte et respectée. Même un ami de la famille comme Emilio Fede, le très berlusconien patron de Rete 4, avouait récemment : "Je n'irai jamais lui demander une augmentation de salaire." Selon plusieurs journaux de la Péninsule, Marina et son père sont "inséparables" . Le président du conseil la consulterait souvent avant de prendre des décisions importantes."LE COFFRE-FORT"Classée par la presse anglo-saxonne parmi les dix femmes les plus puissantes du monde hors Etats-Unis , Marina Berlusconi prend la tête d'un groupe prospère dont l'actionnariat a été restructuré ces derniers mois, en faveur des enfants de Silvio Berlusconi.Marina et son frère Piersilvio, vice-président de Mediaset, détenaient déjà chacun 7,5 % des actions. "Il Cavaliere" a cédé pendant l'été 21 % de ses avoirs à une holding que se partagent désormais ses trois plus jeunes enfants, nés d'un second mariage. Lui-même, qui a abandonné toute fonction au sein du groupe depuis 1994, conserve 63,7 %.Maintenant qu'elle détient officiellement les clés de ce que la presse italienne appelle "le coffre-fort des Berlusconi" , que fera Marina des 16,6 % de Mediaset vendus il y a quelques mois pour 2,2 milliards d'euros ? La rumeur publique évoque des investissements au sein de l'activité médias, comme le rachat de la société Endemol à l'espagnol Telefonica, ou une diversification possible vers les télécommunications (Telecom Italia), voire les assurances (Generali).
