Condamnation Marie-Léonie Leblanc a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis pour "dénonciation de délit imaginaire" Cette "peine d'avertissement", selon les termes du procureur, a été assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation de soins psychiatriques. A la barre, la jeune femme a répété à plusieurs reprises avoir agi pour qu'"on s'occupe (d'elle)". Marie Leblanc, la jeune femme qui avait inventé une agression antisémite dans le RER D, a été condamnée lundi 26 juillet à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Pontoise, épilogue d'une affaire retentissante qui a bouleversé le pays. Cette "peine d'avertissement", selon les termes du procureur, a été assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans avec obligation de soins psychiatriques. Un euro au titre de dommages et intérêts a été attribué à la SNCF, seule partie civile jugée recevable par le tribunal. La jeune mère, âgée de 23 ans, comparaissait pour "dénonciation de délit imaginaire" et encourait une peine maximum de six mois de prison et 7 500 euros d'amende. Six mois de prison avec sursis et 2 000 euros d'amende, assortis d'une mise à l'épreuve de 3 ans et d'une obligation de soins psychiatriques, avaient été requis par le procureur de la République, Luc Pélerin. "MARIE LEBLANC DOIT RENDRE DES COMPTES DÉPASSIONNÉS" Dans son réquisitoire, le procureur a estimé que Marie Leblanc devait "rendre des comptes à la justice de son pays à la mesure de ce qu'elle a fait et du délit qu'elle a commis" et non pour l'"emballement médiatique provoqué par un contexte interne et par la multiplication des actes antisémites". "Marie Leblanc doit rendre des comptes dépassionnés", a-t-il insisté. Le procureur a néanmoins souligné que le mensonge de la jeune femme, non fondé sur "une intention perverse" mais relevant de la "bêtise", avait "provoqué un rapt de la chose publique que constituent l'utilité et le temps de la police". "Pendant que la police cherchait des agresseurs virtuels, c'est du temps qu'elle ne passait pas à rechercher de véritables criminels", a argumenté M. Pélerin. Le 9 juillet, Marie Leblanc avait porté plainte au commissariat d'Aubervilliers, affirmant avoir été agressée avec sa fillette de 13 mois par 6 jeunes Noirs et Maghrébins dans le RER entre Louvres et Sarcelles, dans le Val-d'Oise, provoquant une vague d'indignation dans tout le pays et jusqu'à l'Elysée. Dans ses déclarations à la police, la jeune femme avait notamment affirmé que ses agresseurs lui avaient dessiné des croix gammées au feutre sur le ventre. "JE VOULAIS QU'ON S'OCCUPE DE MOI" Devant le tribunal, Marie Leblanc, vêtue d'un jean et d'un pull blanc, est apparue comme une jeune femme frêle et tourmentée, égarée dans ses propres mensonges, dont elle est coutumière depuis l'enfance. Une expertise psychiatrique, citée à l'audience par le président Jean Idrac a ainsi décrit la jeune femme comme souffrant notamment "d'une déprime importante", ayant des "difficultés avec ses parents et son concubin". A la barre, Marie Leblanc a répété à plusieurs reprises avoir agi pour qu'"on s'occupe (d'elle)", sans autre explication. "Qu'est-ce qui s'est passé dans votre tête ?", a demandé le président. "Je voulais que mes parents s'occupent de moi, que mon copain s'occupe de moi. Je voulais qu'il prenne des jours (de congés), il ne voulait pas. Je ne pensais pas que ça allait avoir l'ampleur médiatique que ça a eu", a-t-elle expliqué. Interrogée par le président sur le caractère antisémite de l'agression dont elle avait prétendu avoir été victime, Marie Leblanc a expliqué qu'elle en avait "entendu parler dans la presse avec (son) copain, et que ça l'avait choquée".