Annonce Mariage gay : Raffarin menace, Mamère persiste Le ton est monté à trois jours de la célébration du premier mariage homosexuel en France. Le Premier ministre a affiché sa volonté de "faire respecter l'Etat de droit". Noël Mamère a rétorqué que cette mise en garde n'avait "aucune valeur juridique". S'exprimant sur le mariage homosexuel mardi lors d'un t'chat organisé par tf1.fr et wanadoo, Jean-Pierre Raffarin avait "espéré" que Noël Mamère se montre "raisonnable", tout en notant qu'il ne pouvait "pas parler de la faute avant qu'elle ne soit commise". Mais le Premier ministre haussé le ton mercredi à l'Assemblée : il a brandi la menace de sanctions administratives, civiles et pénales si le maire de Bègles persiste dans son intention de célébrer samedi le mariage d'un couple d'homosexuels. "Le Code civil ne permet ni n'autorise le mariage de deux personnes d'un même sexe", a déclaré le Premier ministre en réponse à une question du président de la Commission des Lois, Pascal Clément (UMP, Loire). "Ma réponse est claire, nette et précise : tout élu qui ne respecterait pas la loi dans ce contexte, qui ne respecterait pas le Code civil, encourrait les sanctions prévues par la loi", a-t-il dit. "Ma responsabilité, celle de mon gouvernement, est de faire respecter l'Etat de droit et donc la loi". La droite prend "le risque de se ringardiser" Noël Mamère peut notamment voir ses fonctions d'officier d'état civil suspendues pendant un mois, voire être révoqué par décret en Conseil des ministres, cette dernière procédure restant toutefois exceptionnelle. Plusieurs responsables politiques, dont le président du Mouvement pour la France (MPF) Philippe de Villiers, ont d'ores et déjà demandé au Premier ministre d'engager une procédure de suspension des fonctions d'officier d'état civil de Noël Mamère s'il célébrait le mariage. Au civil, il risque une amende très symbolique de 4,50 euros pour avoir célébré un mariage malgré l'opposition du parquet. Enfin, au plan pénal, il encourt une amende de 1.500 euros, dite de 5e classe, pour avoir retranscrit sur les registres d'état civil un acte illégal. L'élu a immédiatement répondu que ces mises en garde n'avaient "pour lui aucune valeur juridique" et réaffirmé que le mariage aurait lieu. "M. Raffarin comme M. Perben, quels que soient leurs effets de manche, ne font qu'exprimer des opinions politiques. Ce n'est pas au gouvernement mais au juge de dire le droit", a-t-il riposté. Pour le député écologiste, "la France est dans l'Europe, et d'autres pays européens ont déjà choisi, sans que cela ne produise de cataclysme, de lutter contre les discriminations en ouvrant le mariage à des personnes du même sexe. Plus la droite en rajoutera et plus elle prendra le risque de se ringardiser sur un sujet que les Français, qui ont une longueur d'avance sur les politiques, considèrent comme banal".