Manifestation Manifestations en Afghanistan et au Pakistan contre une «profanation» du Coran Quatre personnes ont été tuées mercredi à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, au cours d'une manifestation organisée après la parution d'un article accusant des interrogateurs de l'armée américaine d'avoir profané le coran à Guantanamo. u moins quatre personnes ont été tuées et 52 autres blessées mercredi lors d'une manifestation antiaméricaine à Jalalabad (est de l'Afghanistan). Selon des témoins, la police a ouvert le feu sur les manifestants qui protestaient après la publication d'informations indiquant que des soldats américains auraient profané le Coran devant les prisonniers de leur base de Guantanamo, à Cuba. Ces informations avaient immédiatement provoqué une vive émotion au Pakistan, pourtant proche allié des Etats-Unis dans la région. La colère s'est rapidement propagée à l'Afghanistan voisin: dès mardi, plusieurs milliers de personnes se sont mis à manifester dans les rues de Jalalabad, s'attaquant même à des sièges d'organisations non-gouvernementales et d'agences de l'Organisation des nations unies telles que l'Unicef. Selon un article de l'hebdomadaire américain Newsweek, des interrogateurs à Guantanamo ont placé des copies du Coran, le livre sacré de l'islam, dans les toilettes de la base où sont détenus — sans jugement — 520 détenus soupçonnés de terrorisme. La plupart des ces prisonniers ont pour la plupart été arrêtés en 2001 en Afghanistan pendant l'intervention américaine. Au moins un exemplaire du Coran aurait sombré dans les toilettes avant que la chasse d'eau ne soit tirée, affirme Newsweek. Dès dimanche, le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères, Jalil Abbas Jilani, avait indiqué que le gouvernement du Pakistan était «profondément consterné» par ces informations. «Nous luttons avec eux en première ligne dans la guerre contre le terrorisme et ils profanent notre livre saint. C'est trop humiliant», s'est également insurgé le dirigeant de l'opposition pakistanaise, Maulana Fazlur Rehman. Après avoir pris connaissance du bilan provisoire de la répression dans son pays, le président afghan Hamid Karzaï, en visite officielle au siège bruxellois de l'Otan, a estimé que les autorités s'étaient laissées débordées. «Cela montre que les institutions afghanes ne sont pas encore prêtes à faire face aux manifestations (...) Cela doit être fait de façon plus efficace», a-t-il estimé. De leur côté, les autorités américaines affirment avoir ouvert une enquête dans le camp de Guantanamo.