Manifestation Manifestation contre un spectacle en faveur des soldats d'Israël Un très important dispositif policier a empêché, lundi soir, plusieurs centaines de manifestants pro-palestiniens de se rassembler devant le théâtre parisien du Gymnase, où la troupe de l'armée de l'air d'Israël devait se produire à partir de 20H00, a constaté une journaliste de l'AFP.Ces manifestants, qui commençaient à se disperser sans incident peu avant 22 heures, étaient un millier selon les organisateurs, une vingtaine d'associations, et 400 selon la préfecture de police.Sept cents spectateurs étaient attendus à la soirée organisée par le KKL (Keren Kayemeth LeIsrael, Fonds national juif) de France, "en faveur de la création d'aires de détente et de rencontre parents-soldats à l'entrée des bases de Tsahal dans le Néguev" (Sud d'Israël). Sur scène, devaient se produire de jeunes appelés de 18 à 21 ans, qui animent des soirées dans les bases militaires israéliennes. Dès 19h, plus de 25 fourgons et cars de policiers et CRS étaient garés sur le boulevard Bonne-Nouvelle, et des cordons de policiers faisaient barrage dans les rues adjacentes."Armée d'Israël, armée criminelle", "Honte au Gymnase qui encourage les criminels de guerre", ont scandé les manifestants, contenus par des CRS en tenue anti-émeute, à proximité de la station de métro Strasbourg-Saint-Denis.Dans l'après-midi, le juge des référés du tribunal de Paris avait refusé d'interdire le spectacle, comme le réclamait l'association pro-palestinienne CAPJPO (Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient). Plusieurs manifestations avaient déjà eu lieu aux abords du théâtre, sur le boulevard Bonne-Nouvelle, "contre l'utilisation d'un lieu consacré à l'art pour soutenir une armée qui occupe illégalement les territoires autonomes de Cisjordanie et Gaza et humilie chaque jour la population palestinienne". Interrogé par l'AFP, le délégué général du KKL France, Michaël Bar-Zvi, s'est dit "très choqué que l'on harcèle ainsi le directeur d'un théâtre qui ne fait qu'accueillir un concert et qui programme également Smaïn". "On nous fait un faux procès en disant que nous ramassons de l'argent pour Tsahal, a déclaré M. Bar-Zvi. Le KKL soutient à 200% l'armée d'Israël mais ne lui transfère pas de fonds directement. Cette collecte a pour seul but de créer des aires de pique-nique pour l'accueil des familles de soldats, à l'extérieur des bases militaires", a-t-il ajouté.Le juge des référés du tribunal de Paris, saisi en urgence, a souligné que la liberté du spectacle ne peut souffrir de restrictions qu'en cas de trouble manifestement illicite ou de dommage imminent.En outre, le juge des référés "n'a pas le pouvoir d'apprécier la politique israélienne, ni la situation et les actions complexes du gouvernement israélien et de l'autorité palestinienne".Le KKL - qui se présente sur son site internet français comme "le bras exécutif du peuple juif pour la rédemption et le développement de la terre d'Israël" - est le deuxième détenteur de terres en Israël après l'Etat.