Crise Manifestants pro et anti gouvernement se croisent des les rues de VarsovieLa Pologne s'enfonce encore un peu plus dans la crise politique. Samedi 7 octobre, des milliers de Polonais sont descendus dans les rues de Varsovie dans des manifestations aux objectifs opposés : les uns pour réclamer des élections anticipées, les autres pour pour soutenir gouvernement ultraconservateur des frères jumeaux Kaczynski.Le parti libéral Plateforme civique (PO), principale force d'opposition en Pologne, a réussi son pari en rassemblant plus de 11 000 personnes dans le centre historique, selon les chiffres de la police. "M. Kaczynski, nous sommes venus ici pour dire assez ! Assez. La Pologne a besoin de nouvelles élections. Nous voulons une vie meilleure, une Pologne meilleure", a déclaré le président de PO, Donald Tusk, devant ses sympathisants."Le vase a fini par déborder. Assez du gouvernement des Kaczynski, ils sont obsédés par le pouvoir", explique, Ewa Szafranek, venue à la manifestation pour exprimer sa colère contre le PiS. Comme pour beaucoup, c'est la première manifestation à laquelle elle participe depuis longtemps. "La dernière fois, c'était contre l'instauration de l'Etat de siège par le général Jaruzelski, fin 1981", dit-elle."Aujourd'hui, on proteste dans le calme, mais si ça continue, au printemps ce sera comme à Budapest", ajoute Waldemar Banaszak, 24 ans, venu de Slubice, à la frontière polonais allemande.CONTRE-MANIFESTATIONLe parti conservateur Droit et Justice (PiS) au pouvoir et leur allié, l'extrême-droite de la Ligue des Familles polonaises (LPR), ont tenté de leur côté de rassembler des foules pour faire oublier la chute récente mais brutale de leur popularité. Dans deux manifestations séparées, le PiS et la LPR ont rassemblé 6 000 et 2 000 personnes.La station ultracatholique Radio Maryja avait appelé depuis plusieurs jours ses auditeurs à défendre "la patrie en danger, menacée par les convoitises des libéraux et post-communistes"."Les frères jumeaux doivent rester car ils sont les seuls à pouvoir réparer le pays, à le nettoyer des communistes et des libéraux qui ont pillé le pays durant tant d'années", a expliqué Janina Piotrowska, une retraitée de Varsovie.Lors des précédentes éléctions législatives, le PiS, vainqueur du scrutin, avait prévu de former une coalition avec les libéraux de PO. Mais les conservateurs ont préféré s'allier à l'extrême-droite et aux populistes de Samoobrona (Autodéfense). Cette alliance s'est cependant brisée il y a deux semaines, avec le renvoi des populistes du gouvernement, plongeant la Pologne dans une crise politique majeure. Le PiS n'a plus de majorité et a été convaincu de tentative de corruption en tentant de débaucher des députés d'opposition.
