Attaque Malgré le déploiement de chars, la violence a repris hier dans la capitale irakienne.Les affrontements déchirent chiites et sunnites à BagdadVingt-quatre heures après la levée du couvre-feu, Bagdad est à nouveau à feu et à sang. La capitale irakienne, qui avait retrouvé lundi un semblant de normalité, a été hier le théâtre d'un déchaînement de violence, dans lequel au moins 60 personnes ont été tuées, malgré le déploiement de chars en pleine ville. Un des attentats contre une mosquée chiite du quartier Al-Hourriya, qui a fait 25 morts et 43 blessés, laisse craindre une résurgence des heurts confessionnels tels que le pays a pu en connaître entre sunnites et chiites depuis le dynamitage, mercredi dernier, du mausolée chiite de Samarra. Un peu plus tôt dans la journée, trois attentats ont secoué presque simultanément des quartiers mixtes chiites et sunnites. Les violences interconfessionnelles ont coûté la vie à 379 personnes en une semaine. En outre, deux soldats britanniques ont été tués hier à Amara, dans le sud du pays.Sur le même sujetMoqtada al-Sadr pousse au crime et à la paixFace aux risques d'une guerre civile totale, le président américain, George W. Bush, a affirmé que les Irakiens avaient le choix entre «le chaos et l'unité», mais dit avoir reçu l'assurance des dirigeants de toutes les communautés d'Irak qu'ils oeuvreraient pour rétablir le calme. Le Premier ministre irakien, Ibrahim al-Jaafari, en visite en Turquie, a assuré que «les événements n'affecteront pas négativement le processus de formation du gouvernement», toujours en gestation près de trois mois après les élections générales.Alors que le procès de Saddam Hussein a repris hier, après un mois d'interruption, un attentat à la bombe a endommagé la tombe de son père, à Takrit. Lors de la 13e audience, le procureur Jaafar al-Moussaoui a présenté au tribunal une copie présumée d'une lettre signée par Saddam Hussein approuvant la condamnation à mort de 148 villageois chiites après l'attaque contre son cortège en 1982 à Doujaïl. Aucun des huit accusés n'a contesté l'authenticité des documents. Saddam Hussein a seulement posé des questions de détail. Le procès se poursuit aujourd'hui.
