Mort de Magdeleine Hours
Mort Magdeleine Hours, directrice du Laboratoire de recherche des musées de FranceInspecteur général des musées de France, directrice du Laboratoire de recherche des musées de France, Magdeleine Hours est morte mardi 22 mars. Elle était âgée de 92 ans.Presque toute la carrière de cette femme énergique, à la parole assurée, s'est déroulée à l'ombre du Musée du Louvre, plus précisément au sein de son laboratoire.Née à Paris en 1913, cette élève de l'Ecole des hautes études d'histoire et de philologie (Sorbonne), diplômée de l'Ecole du Louvre, y était entrée en 1936, cinq ans après la création de cette antenne par Carlos Maïnini et Fernando Perez. En dépit de quelques campagnes de fouilles archéologiques qui ne furent pas toutes couronnées de succès, c'est ici qu'elle sut employer son énergie.Dès 1949, Magdeleine Hours assurait la direction de ces services scientifiques qui occupaient alors quatre salles exiguës du vieux palais. Quand elle les quitta au moment de sa retraite, en 1982, elle avait annexé une bonne partie du Pavillon de Flore. Le modeste laboratoire était devenu, depuis 1967, le Laboratoire de recherche des musées de France, qui se déployait dans 22 salles, doté d'un matériel ultramoderne pour l'époque. Désormais, les oeuvres d'art traditionnellement soumises à l'oeil des conservateurs seront également scrutées par le biais d'un matériel de plus en plus sophistiqué. Des techniques souvent mises au point à des fins médicales (la radiographie, par exemple) allaient ici se mettre au service de l'art.L'autre facette du talent de Magdeleine Hours fut la vulgarisation. En 1949, elle montait à l'Orangerie une exposition dont l'intitulé était explicite : "L'oeuvre d'art et les méthodes scientifiques". Il s'agissait, pour Magdeleine Hours, de sensibiliser un vaste public aux arcanes de l'art. Et les outils "magiques" dont elle disposait devaient lui permettre de percer, pour le plus grand nombre, "Le secret des chefs-d'oeuvre". Ce fut d'ailleurs le titre de la première série qu'elle produisit à la télévision à partir de 1959.Cette aventure était soutenue par André Malraux, qui venait de s'installer rue de Valois, au ministère des affaires culturelles créé pour lui et qui ne lui ménagea jamais son appui. D'autres séries suivirent : "Le musée imaginaire", "Trésors dans la ville", "Sur le chemin de l'invisible".Elles allaient toutes trouver un large écho auprès des téléspectateurs. En 1980, son exposition organisée au Grand Palais, "La vie mystérieuse des chefs-d'oeuvre", eut un succès retentissant. Deux ans plus tard, atteinte par la limite d'âge, Magdeleine Hours quittait son "royaume", la mort dans l'âme, pour publier un volume demémoire, Une vie au Louvre (Laffont).