Annonce M. de Villepin mène une vive contre-attaque dans l'affaire ClearstreamL'une émission de radio matinale à un séminaire gouvernemental, en passant par une séance agitée de questions au gouvernement à l'Assemblée, Dominique de Villepin a tenté pendant toute la journée du mardi 2 mai de reprendre la main dans l'affaire Clearstream.Arrivé souriant vers 8 heures à Europe 1 en compagnie de son conseiller politique Bruno Le Maire, le premier ministre passe une demi-heure à s'expliquer sur cette affaire, dénonçant une "campagne de rumeurs et de calomnies". "On m'a accusé injustement sur la base de déclarations tronquées. Elles viennent d'être démenties", affirme-t-il, se référant au général Philippe Rondot cité dans Le Figaro du matin, selon lequel M. de Villepin ne lui aurait "jamais" demandé "de s'intéresser aux politiques" – donc à Nicolas Sarkozy. M. Sarkozy veut "connaître la vérité"Nicolas Sarkozy a affirmé devant les députés UMP vouloir "connaître la vérité" sur l'affaire Clearstream, "quelles qu'en soient les conséquences", en ajoutant que ce n'était "pas négociable", a rapporté l'AFP mardi 2 mai, citant des proches du ministre de l'intérieur.Devant le groupe UMP, M. Sarkozy a prévenu également qu'il "ne transigerait pas sur la recherche de la vérité", en évoquant "le temps de la morale", selon un élu. Pour autant, le président de l'UMP a répété qu'ayant "le sens des responsabilités", il n'entendait "pas déclencher une crise politique sur la foi d'articles de presse ou de déclarations des uns et des autres". Néanmoins, en cas de faits avérés, M. Sarkozy s'est montré elliptique : "Je saurai prendre mes responsabilités s'il le faut", a-t-il dit, selon des participants.[-] fermerLe chef du gouvernement enchaîne avec un petit-déjeuner à Matignon à 9 heures, comme tous les mardis, avec les responsables parlementaires de l'UMP, et son président, Nicolas Sarkozy. A 10 heures, il reçoit une délégation de dix présidents de région, pour parler gestion des fonds structurels européens. Une demi-heure plus tard, M. de Villepin quitte Matignon pour l'Assemblée, où il participe exceptionnellement à la réunion du bureau du groupe de l'UMP, "parce que je souhaite y aller", se contente-t-il d'expliquer, reconnaissant que "le premier ministre ne s'y rend pas habituellement". L'accueil est plutôt froid, selon des parlementaires. M. de Villepin repart à Matignon vers 11 heures. Et M. Sarkozy s'adresse ensuite au bureau en son absence. "Chacun a pu s'exprimer et ça a été très clarifié", commente le sarkozyste Eric Raoult.M. de Villepin revient à l'Assemblée pour la réunion du groupe UMP à midi, où il est applaudi, comme son numéro deux. Entre les deux réunions, M. Sarkozy est resté au Palais-Bourbon, partageant un café à la buvette des parlementaires avec un groupe de députés, dont le villepiniste Hervé Mariton. Villepin et Sarkozy "ont l'un comme l'autre indiqué qu'ils n'étaient pas dupes. Il y a une très forte volonté chez l'un et l'autre de rechercher la vérité", fait savoir le villepiniste Georges Tron."TROP, C'EST TROP"A 15 heures, le chef du gouvernement reprend l'offensive dans l'hémicycle, ne lâchant pas le micro pendant les trois premières questions. A la deuxième, le perchoir annonce M. Borloo, mais c'est encore lui qui monte au créneau."Trop, c'est trop", lance-t-il, dénonçant une nouvelle fois une "campagne de calomnie ignoble" et assurant que "rien ne le détournera de son devoir comme premier ministre". M. Sarkozy n'est pas à ses côtés, sur le banc du gouvernement. Il est au Sénat, devant les sénateurs UMP.Retour à Matignon vers 17 heures 30. Des parlementaires UMP font leur apparition dans la cour, entrant par groupes de deux ou trois. Ils sont là pour parler du projet de loi sur la participation. Une heure plus tard, ce sont les ministres qui arrivent, tout sourire, pour un séminaire gouvernemental destiné à "mobiliser" l'équipe. Et à afficher devant les cameras une "cohésion" retrouvée.Mais la journée n'est pas terminée. Le chef du gouvernement est attendu à partir de 20 heures au ministère de l'intérieur, place Beauvau, pour une réception organisée par Nicolas Sarkozy à laquelle doivent participer quelque 300 parlementaires UMP, à l'occasion des travaux sur le projet de loi sur l'immigration.
