Annonce L'universitaire Ramin Jahanbeglou accusé d'être un agent américain et de préparer une "révolution de velours" en Iran Le ministre iranien des renseignements, Hossein Mohseni Ejeyi, a accusé, dimanche 2 juillet, l'universitaire iranien Ramin Jahanbeglou d'être un agent des Etats-Unis chargé de "mener une révolution de velours" en République islamique. Pour mener à bien cette "révolution de velours", M. Jahanbeglou a bénéficié d'"importants moyens", a ajouté le ministre, sans préciser quels étaient ces "moyens", mais en laissant entendre qu'ils seraient financiers. C'est une accusation classique en Iran dès lors que les autorités décident de sévir contre toute pensée jugée politiquement non correcte. Ramin Jahanbeglou est incarcéré depuis plus de deux mois, en isolement, à la prison centrale d'Evin, à Téhéran. Selon le ministre, l'enquête n'est pas terminée. Autrement dit, M. Jahanbeglou n'est pas encore formellement inculpé. M. Ejeyi a déclaré que son ministère n'avait pas décidé si les preuves qui seraient retenues contre lui seraient dévoilées ou pas. Ce qui laisse planer des doutes sur l'existence de telles preuves. M. Ejeyi s'est vu répondre sur le site Internet iranien Baztab (conservateur modéré) que les "révolutions de velours" ne peuvent être arrêtées par des actions "physiques" et que, pour les contrecarrer, il faut agir de la même manière, par des actions douces. ARRESTATION D'ÉTUDIANTS Tout dans le cursus de Ramin Jahanbeglou réfute les accusations du ministre. Cet intellectuel n'a jamais fait partie d'aucune formation politique. Libre penseur, docteur en philosophie, diplômé d'histoire et de sciences politiques à la Sorbonne, son parcours professionnel a été strictement universitaire, tant en Iran qu'au Canada - dont il possède la nationalité - ou aux Etats-Unis. Ses maîtres mots sont la "tolérance", la "différence" et la "non-violence", thèmes de nombreux ouvrages et articles. Les violations des libertés se multiplient en Iran, où les autorités ont récemment interdit les activités de l'Association islamique des étudiants à l'université Amir-Kabir à Téhéran. Des étudiants ont été arrêtés, de même que des activistes azéris. Des opposants envisagent de faire une grève de la faim pour demander la libération de prisonniers politiques, notamment Ramin Jahanbeglou, Moussavi Khoeyni, interpellé lors d'une manifestation en faveur des droits des femmes, et le syndicaliste Mansour Osanlou.