Annonce L'Union européenne autorise la vaccination préventive de volailles Les experts vétérinaires de l'Union européenne ont autorisé, mercredi 22 février, la vaccination préventive de certaines volailles en France et aux Pays-Bas. Ils ont approuvé sous conditions les plans soumis la semaine dernière par ces deux pays, les plus gros producteurs de volaille de l'UE. C'est la première fois qu'une telle mesure est autorisée en Europe contre la grippe aviaire, où l'épizootie n'a jusque-là touché aucun oiseau d'élevage, mais entraîné une baisse des ventes de volailles. L'annonce faite par la Commission européenne intervient après que, mercredi dernier, deux poules qui avaient été placées dans une fourrière à Graz, dans le sud de l'Autriche, ont été retrouvées porteuses du virus. Elles ont probablement été contaminées par un cygne malade qui y avait aussi été recueilli. Auparavant, depuis l'apparition du virus en Grèce il y a onze jours, seuls des oiseaux sauvages avaient été infectés dans sept pays de l'UE : Grèce, Italie, Allemagne, Autriche, France, Slovénie et Hongrie. L'EXPORTATION DE VIANDE "VACCINÉE" AUTORISÉE Grâce au feu vert des experts, le gouvernement français va pouvoir commencer "immédiatement" la vaccination et la poursuivre comme prévu jusqu'au 1er avril, a indiqué la Commission. La France – où un seul cas a été détecté jusque-là – avait demandé à pouvoir vacciner 900 000 oies et canards d'élevage dans trois départements de l'ouest du pays, la Vendée, la Loire-Atlantique et les Landes. Le plan de vaccination présenté par les Pays-Bas repose sur le volontariat des éleveurs : seuls les propriétaires de volailles élevées en plein air qui ne souhaiteraient pas les confiner sont appelés à procéder à cette vaccination. Dans les deux pays, l'autorisation de vacciner a été assortie de contrôles plus stricts que ceux initialement prévus par le France et les Pays-Bas. En particulier, les animaux vivants vaccinés ne pourront pas être exportés. Par contre, la viande et les produits dérivés issus de volailles vaccinées pourront passer les frontières, a décidé l'UE, à condition que les élevages concernés aient respecté tous les contrôles prévus et qu'ils aient été inspectés par un vétérinaire quarante-huit heures avant l'abattage. Bien sûr, ce feu vert n'empêche pas les pays tiers de déclarer un embargo : la Thaïlande a interdit, mercredi, pour trois mois, l'importation de toute volaille en provenance des pays européens où le virus H5N1 a été détecté. LES EXPERTS DIVISÉS L'efficacité de la vaccination préventive reste en débat. Témoin des doutes des scientifiques planchant sur le sujet, la décision des experts n'a pas recueilli l'unanimité des Vingt-Cinq. Les experts de quatre pays – l'Allemagne, la Belgique, le Portugal et la Grèce – se sont abstenus, a-t-on indiqué de source diplomatique. La principale réserve est la crainte que le virus se propage de façon cachée parmi les oiseaux vaccinés, qui pourraient attraper le virus sans développer la maladie. Certains pays ont aussi fait valoir le manque de données sur l'efficacité de la vaccination chez les volailles autres que les poulets, l'absence de vaccin agréé au niveau européen, ou encore l'absence d'informations sur le moment auquel la vaccination doit s'arrêter. Le commissaire européen à la santé, Markos Kyprianou, a cependant justifié l'autorisation de la vaccination préventive : "Il est nécessaire d'explorer toutes les options possibles pour protéger nos volailles du virus."