Annonce L'UE et l'Amérique latine tiennent sommetDeux ans après le sommet de Guadalajara, au Mexique, l'Autriche accueille à partir de jeudi 11 mai, en tant que président en exercice de l'UE, lequatrième sommet régulier UE-Amérique latine et Caraïbes. Les dirigeants de quelque 60 pays des deux continents, qui représentent un tiers des Etats du monde, doivent discuter durant trois jours sur le commerce, l'énergie et les rapports stratégiques. Peu de résultats concrets sont attendus, mais la rencontre devrait permettre d'intensifier les échanges et de mieux connaître certains chefs d'Etat récemment élus sur le continent américain.L'Union européenne, premier investisseur étranger et deuxième partenaire commercial de l'Amérique latine, n'y effectuait que 5 % de ses exportations en 2004, et souhaite relancer les partenariats économiques. Mais les analystes s'attendent à des résultats modestes : des négociations de libre-échange avec l'Amérique centrale devraient s'ouvrir, mais aucun accord douanier avec d'autres sous-ensembles régionaux d'Amérique du Sud n'est attendu. Le "renforcement de l'association stratégique bi-régionale" décidée en 1999 au premier sommet à Rio sera débattu.CONTRE-SOMMETAprès que l'ONU a exhorté mercredi les dirigeants européens à "exporter la sécurité" vers l'Amérique latine, "en aidant à la source les régions frappées par l'instabilité, la violence et l'injustice", notamment pour contrôler l'offre et la demande de drogues, la ministre des affaires étrangères autrichienne, Ursula Plassnik, va vouloir encourager la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté. Les questions de démocratie et de droits de l'homme devraient aussi figurer dans la déclaration commune qui sera adoptée à la fin du sommet. Au chapitre international, outre l'incontournable dossier nucléaire iranien, les participants devraient évoquer la situation en Haïti, pays le plus pauvre du continent américain.La réunion des ministres des affaires étrangères, jeudi, sera suivie d'une dîner où sont invités les 25 chefs d'Etats ou de gouvernement de l'UE, ceux de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Turquie, ainsi que leurs 33 collègues d'Amérique latine et Caraïbes – dont Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil), Nestor Kirchner (Argentine), Vicente Fox (Mexique) -– et le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. La principale conférence est prévue vendredi. Mais dès jeudi matin, plusieurs présidents doivent s'exprimer après des entretiens avec les autorités autrichiennes, tel le médiatique Evo Morales (Bolivie), dont la nationalisation des hydrocarbures préoccupe en Europe. Si le Cubain Fidel Castro est absent, un de ses admirateurs devrait au moins autant critiquer les Etats-Unis : Hugo Chavez, président du Venezuela, important exportateur de pétrole. MM. Morales et Chavez doivent aussi participer samedi au contre-sommet social Enlazando Alternativas (alternatives enlacées), avec des personnalités altermondialistes. Déjà organisé en 2004 à Guadalajara, ce forum a débuté mercredi avec un "tribunal populaire" chargé de juger symboliquement des multinationales profitant des richesses latino-américaines. Soixante-dix panels et débats étaient prévus.
