Mort de Loyola de Palacio
Mort Loyola de Palacio, vice-présidente de la Commission européenneLoyola de Palacio, ancienne ministre espagnole, puis vice-présidente de la Commission européenne, est morte à Madrid, mercredi 13 décembre, des suites d'un cancer. Elle était âgée de 56 ans.Cette femme énergique et francophone, née le 16 septembre 1950 à Madrid, était l'une des figures marquantes de la droite espagnole, dont elle incarnait l'aile conservatrice et catholique. Après la mort de Francisco Franco, parrainée par Manuel Fraga, elle avait contribué à fonder le mouvement de jeunes de l'Alliance populaire - ancêtre du PP -, Nouvelles générations, dont elle fut secrétaire générale en 1977 et 1978.Sénatrice, puis députée de la province de Ségovie de 1986 à 1996, porte-parole du PP à partir de 1989, Loyola de Palacio s'était illustrée comme une adversaire pugnace du gouvernement du socialiste Felipe Gonzalez. Devenue l'une des personnes de confiance de José Maria Aznar, elle compta parmi les quatorze ministres du premier gouvernement qu'il forma après la victoire de la droite, en 1996.Elle conserva son portefeuille de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation jusqu'en 1999, lorsque M. Aznar lui demanda de conduire la liste du PP aux élections européennes. La campagne fut entachée par un scandale, révélé quelques mois plus tôt, lié à la distribution indue, en Espagne, de subventions européennes à la filière du lin. En dépit de cette affaire, qui lui valut les reproches des socialistes espagnols à Bruxelles, Loyola de Palacio a fait un passage remarqué au sein de la Commission dirigée par l'Italien Romano Prodi (1999-2004).Chargée des transports et de l'énergie, elle est à l'origine de l'ouverture des marchés du gaz et de l'énergie, à partir de 2002, et du ciel unique. Après la catastrophe de l'Erika, en 2000, puis du Prestige, elle muscla la politique de sécurité maritime de l'Union. Loyola de Palacio s'est également battue pour la mise en oeuvre du système de radio-navigation par satellite Galileo. Elle n'a jamais hésité à briser quelques tabous, en encourageant par exemple le débat au sein de l'Union sur le nucléaire, afin de diversifier les approvisionnements.Associée à François Lamoureux, ex-directeur général de ses services lui même décédé fin août, elle n'hésitait pas à croiser le fer avec les Etats membres, dans des domaines, comme l'énergie, où ils restent très souverainistes. "Femme de conviction, Européenne engagée, Loyola de Palacio a marqué la Commission européenne", observe Jacques Barrot, commissaire français aux transports, qui a hérité d'une partie de ses responsabilités en 2004.Depuis son départ de Bruxelles, Loyola de Palacio présidait le conseil de la politique extérieure du Parti populaire (PP). Cette célibataire était la soeur d'Ana Palacio, ministre des affaires étrangères du dernier gouvernement Aznar avant sa chute, en mars 2004.