Annonce L'ouverture du sommet de Yamoussoukro a été reportée La tenue de la première réunion en Côte d'Ivoire des principaux leaders ivoiriens depuis le début de la guerre, en septembre 2002, a été reportée à mardi 28 février, "pour des raisons techniques", a indiqué, lundi, le porte-parole de la présidence ivoirienne, Désiré Tagro. "Les réglages nécessaires vont être faits, et la réunion va avoir lieu demain à 10 heures", a-t-il affirmé à la télévision. La tenue du sommet, première réunion en Côte d'Ivoire des principaux leaders ivoiriens depuis le début de la guerre en septembre 2002, avait été retardée de plusieurs heures lundi après-midi, devant le refus du chef de la rébellion des Forces Nouvelles (FN), Guillaume Soro, d'y participer, pour des raisons de sécurité. Ce sommet du genre, destiné à relancer, entre Ivoiriens, un processus de paix au point mort, devait réunir le président Laurent Gbagbo, le remier ministre Charles Konan Banny, des chefs de l'opposition dont Alassane Ouattara, ancien premier ministre (1990-1993), et Henri Konan Bédié, ex-président (décembre 1993-décembre 1999), ainsi que le chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro. Initialement prévue à 15 heures locales, cette réunion à l'initiative du premier ministre, Charles Konan Banny, a été retardée plusieurs heures, puis reportée. Les FN, qui contrôlent la moitié nord du pays, affirment que le dispositif de sécurité initialement prévu a été modifié. Les rebelles contestent en particulier la présence d'une vingtaine de membres de la garde rapprochée du président Gbagbo à la fondation Houphouët Boigny, palais des congrès où devait se dérouler la rencontre. "Si le plan de sécurité n'est pas le même que celui arrêté par toutes les parties, notre secrétaire général (Guillaume Soro), ne viendra pas à Yamoussoukro", a affirmé une source rebelle. En début de soirée toutefois, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, recevait, en présence du premier ministre, les chefs d'état-major de l'armée loyaliste, le général Philippe Mangou (FDS), et de la rébellion, le général Soumaïla Bakayoko, selon un membre de l'entourage du chef d'état major des FN. "Nous espérons qu'ils trouveront une solution", a-t-il poursuivi. Peu auparavant, le porte-parole des FN, Sidiki Konaté, avait demandé "l'évacuation d'urgence" du chef d'état-major de la rébellion de Yamoussoukro par les "forces impartiales", qui assurent sa protection. Ce dernier, venu préparer la venue de Guillaume Soro, avait jugé, dans l'après-midi, l'attitude des membres des forces loyalistes "menaçante", et demandé aux "forces impartiales" de le reconduire vers Bouaké, toujours selon une source proche des FN. De leur côté, des membres des forces loyalistes se sont opposés à la présence de soldats français de l'opération Licorne autour du lieu de la conférence, où une relative nervosité était perceptible dans l'après-midi. La sécurité sur le lieu de la rencontre est assurée par des Casques bleus marocains de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), appuyés par des éléments de l'opération française Licorne. Tous les autres participants, dont le président Gbagbo, étaient arrivés à Yamoussoukro (250 km au nord d'Abidjan) en milieu de journée. C'est la première fois depuis le déclenchement de la guerre en septembre 2002, dans un pays toujours coupé en deux, que tous les ténors politiques ivoiriens doivent se retrouver, sur le sol de la Côte d'Ivoire. Il s'agirait également de la première entrevue entre le chef de l'Etat et M. Soro depuis son départ du gouvernement, en octobre 2004. L'ordre du jour du sommet n'a pas été rendu public. Les grands thèmes du moment et de la "feuille de route" de M. Banny devraient y figurer : désarmement, identification, redéploiement de l'administration, commission électorale... Premier ministre aux pouvoirs renforcés, M. Konan Banny a été désigné, début décembre 2005 par la communauté internationale, pour mener le processus de paix à son terme et jusqu'à des élections générales d'ici à la fin octobre 2006. Lundi, vers 19 h 30, tous les officiels et membres des délégations avaient finalement quitté la fondation Houphouët Boigny pour rejoindre leurs hôtels, en attendant la publication, dans la soirée, d'un communiqué officiel de la Primature précisant la suite des événements.