Diffusion Lors d'un entretien accordé à une chaîne de télévision arabophone, le président américain a jugé "répugnants" les sévices commis à Abou Ghraib. Il a insisté sur les enquêtes à venir et a promis que les soldats en cause seraient jugés. George W. Bush tente d'endiguer la vague d'indignation intérieure et internationale qui a suivi la révélation des sévices commis par des soldats américains dans la prison d'Abou Ghraib.Les auteurs "seront jugés""Les Irakiens doivent comprendre que je considère ces actes comme répugnants", a-t-il expliqué lors d'un entretien accordé depuis la Maison Blanche à la chaîne de télévision américaine diffusant en arabe al-Hurra. Dans un autre entretien à la chaîne de télévision arabe Al Arabiya, il a reconnu que les images de ces sévices pouvaient contribuer à alimenter l'anti-américanisme dans le monde arabe.Lors de l'entretien, il a affirmé que les auteurs de ces sévices "seront jugés". "Ce qui est arrivé ne représente pas l'Amérique que je connais", a-t-il confié. "L'Amérique que je connais est un pays attentionné qui croit en la liberté. L'Amérique que je connais se préoccupe de tous les individus. L'Amérique que je connais a envoyé des troupes en Irak pour y promouvoir la liberté, des citoyens honorables qui aident quotidiennement" Dix suspensions, six inculpations"Il est important que les Irakiens comprennent aussi que dans une démocratie tout n'est pas parfait et que des erreurs sont commises", a fait valoir G.W. Bush. "Mais dans une démocratie, les erreurs font l'objet d'enquêtes et les auteurs sont déférés devant la justice". "Nous vivons dans une société ouverte, prête à enquêter, enquêter totalement sur ce qui s'est passé dans cette prison. Cela marque une nette différence avec la vie sous Saddam Hussein". Alors que plusieurs enquêtes sont toujours en cours, les autorités de la coalition en Irak ont suspendu dix gardes, inculpé six d'entre eux pour actes criminels et adressé des blâmes à six officiers, mettant de fait un terme à leur carrière. Un septième officier a reçu une réprimande, une sanction plus légère. Rumsfeld resteraG.W. Bush a décidé de monter en première ligne après la diffusion dimanche dernier par la chaîne de télévision américaine CBS d'images de ces sévices. Face à l'indignation suscitée dans le monde arabe et au sein de la communauté internationale, le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld avait qualifié mardi de "totalement inacceptable" le comportement des soldats américains impliqués. Le porte-parole de la Maison Blanche a indiqué mercredi que M. Bush continue de faire confiance à Donald Rumsfeld et ne pense pas qu'il doive démissionner. Cette affaire survient au plus mauvais moment pour l'administration américaine qui veut transférer le 30 juin prochain la souveraineté aux Irakiens et pour le président républicain qui remet son mandat en jeu en novembre face au démocrate John Kerry.
