Diffusion Lors d'un débat télévisé, Gerhard Schröder défend son bilan face à Angela MerkelLe chancelier social-démocrate, Gerhard Schröder, a défendu ses réformes, dimanche 4 septembre au soir, de manière pugnace, face à une candidate des conservateurs, Angela Merkel, plus sûre d'elle et plus combative que prévu, lors de leur unique duel télévisé à deux semaines des élections législatives. Selon un sondage de la chaîne publique ARD diffusé aussitôt après le débat, 54 % des téléspectateurs ont trouvé le chancelier plus convaincant, contre 31 % pour la dirigeante chrétienne-démocrate.A l'issue de ce débat de 90 minutes, des analystes ont toutefois estimé qu'Angela Merkel, 51 ans, avait effectué une bonne performance face à un chancelier charismatique et très à l'aise avec les médias. La première attaque de Mme Merkel était venue très tôt quand elle avait fustigé l'"absence de confiance" entre M. Schröder et les militants de sa propre formation, le Parti social-démocrate (SPD).D'abord tendu, le chancelier, âgé de 61 ans, a semblé gagner en assurance au fil du débat, se montrant ironique vis-à-vis de sa rivale, et l'attaquant avec virulence, en particulier sur le choix de son conseiller économique conservateur, Paul Kirchhof, futur ministre des finances en cas de victoire des conservateurs. M. Schröder a accusé le projet fiscal de M. Kirchhof de vouloir taxer "autant 'infirmière que le millionnaire". Il a reproché à l'opposition de "traiter les hommes comme des objets". Détendue et sûre d'elle en dépit de sa réputation de timidité, Mme Merkel souriait finement, semblant s'amuser des remarques de son adversaire.DIX POINTS D'ÉCART DANS LES SONDAGESAu début comme à la fin du débat organisé à l'Hôtel Adlershof à Berlin et animé par quatre journalistes des deux chaînes publiques ARD et ZDF, et privées RTL et SAT1, le chancelier social-démocrate a plaidé passionnément pour la poursuite de réformes qui, a-t-il dit, assureront l'avenir "de nos enfants et petits-enfants". Il a revendiqué le "courage" d'avoir engagé des réformes du marché du travail "qui commencent à prendre", et fait deux allusions au conflit en Irak, "une guerre superflue" qu'il a su refuser. "Ceux qui ont échoué dans les années 1990 ne peuvent pas réussir", a-t-il lancé en faisant allusion au gouvernement de Helmut Kohl, dont faisait partie Angela Merkel.En dépit de l'écart de plus de dix points séparant le SPD de M. Schröder et la CDU de Mme Merkel dans les sondages, le chancelier allemand s'est dit "convaincu" d'obtenir à nouveau la confiance de électeurs pour un troisième mandat. Angela Merkel a présenté son parti comme "un parti moderne du XXIe siècle". "Le social, a dit la candidate conservatrice, est ce qui crée du travail", ajoutant, conforme à son attitude depuis le début de la campagne : "Je ne peux pas tout promettre." Mme Merkel, originaire de l'ex-RDA, a aussi réaffirmé : "Nous faisons campagne pour chaque voix à l'Ouest et à l'eEt, au Nord et au Sud", refusant d'être seulement la candidate de l'Est.La politique de la famille a donné lieu, indirectement, à l'une des pointes les plus cinglantes du chancelier. Interrogé sur les critiques de son épouse, Doris Schröder-Kopf, qui avait mis en doute les capacités de Mme Merkel, qui n'a pas eu d'enfants, à comprendre la volonté des femmes de travailler et d'élever en même temps leurs enfants, il a répondu : "Ma femme dit ce qu'elle pense, c'est son bon droit" et "c'est la vérité". Il a ajouté que Mme Merkel doit savoir "supporter la critique".La politique étrangère a été très peu évoquée, avec un rappel de l'opposition sur la question turque, Mme Merkel insistant sur le fait que proposer à la Turquie un "partenariat privilégié" était une attitude plus "honnête" que lui promettre une adhésion risquant d'échouer.
