Annonce L'organisation séparatiste basque ETA annonce un "cessez-le-feu permanent" L' ETA a annoncé, mercredi 22 mars, un "cessez-le-feu", destiné à "lancer un processus démocratique" au Pays basque espagnol, dans un communiqué remis à plusieurs médias basques, et lu dans une vidéo diffusée par les télévisions espagnoles par trois membres encagoulés de l'organisation séparatiste basque. "L'ETA a décidé de déclarer un cessez-le-feu permanent à partir du 24 mars 2006", indique ce communiqué intitulé "Message d'Euskadi Ta Askatasuna [patrie basque et liberté] au peuple basque". "L'objectif de cette décision est de lancer un processus démocratique au Pays basque pour édifier un nouveau cadre au sein duquel seront reconnus les droits qui nous reviennent comme peuple. A la fin de ce processus, les citoyens basques devront avoir la parole et le pouvoir de décision sur leur futur", poursuit l'organisation séparatiste armée, en référence à sa revendication du droit à l'autodétermination du Pays basque espagnol. "Le dépassement du conflit, aujourd'hui et maintenant, est possible. C'est le souhait et la volonté de l'ETA", conclut ce communiqué. UNE ANNONCE ATTENDUE Le gouvernement espagnol "souhaite" que l'annonce du cessez-le-feu de l'ETA "soit le début de la fin" de la violence, a réagi la vice-présidente de l'exécutif, Maria Teresa Fernandez de la Vega. Le premier ministre socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, attendait cette décision. Il avait conditionné l'ouverture de discussions avec l'ETA à l'abandon définitif de la violence. M. Zapatero avait alimenté début février les espoirs d'un cessez-le-feu en disant publiquement détenir des "informations" laissant penser au "début de la fin" de l'ETA. Il avait indiqué qu'en cas d'annonce d'un cessez-le-feu par l'organisation séparatiste, le gouvernement s'accorderait un délai pour vérifier son application, avant de solliciter au Congrès des députés l'autorisation d'engager des discussions avec l'organisation clandestine. Il avait fait voter aux députés une résolution en ce sens, courant 2005. L'opposition conservatrice du Parti populaire (PP) a, de son côté, accueilli froidement l'annonce de l'ETA : "On nous annonce un nouveau cessez-le-feu. C'est une pause, ce n'est pas un renoncement à l'activité criminelle", a dénoncé le chef du PP, Mariano Rajoy. Le cessez-le-feu de l'ETA "suppose sa volonté de continuer à exister. Elle ne se repent de rien et ne demande pas pardon aux victimes du terrorisme", a ajouté le chef de l'opposition espagnole. Le PP et les associations de victimes de l'ETA, proches de la droite, s'opposent à toute négociation avec l'organisation armée. Elles accusent le gouvernement d'être prêt à payer un prix politique à l'abandon de la violence au Pays basque espagnol. L'organisation clandestine a causé la mort de plus de 800 personnes depuis 1968. Son dernier attentat mortel date de mai 2003.