Sortie de l'Opel "Tigra twin top"
Nouveau/elle L'Opel "Tigra twin top", deux places au soleil. Qui a dit que les Français n'aimaient pas les cabriolets ? En cinq ans, le marché de ce que l'on appelait communément les décapotables a quadruplé. A l'origine de ce brusque regain d'intérêt pour une spécialité guère ancrée dans les traditions nationales, l'arrivée des coupés-cabriolets, dont le toit articulé rétractable électriquement offre hiver comme été un confort bien supérieur à celui d'une capote en toile.Fiche pratiqueDimensions (L × l × h) : (3,92 × 1,68 × 1,36 m).Poids : de 1 160 à 1 203 kg.Coffre : 390 litres.Moteurs : 1,4 (90 ch, 66 kW) et 1,8 litre (125 ch, 92 kW) essence, 1,3 litre (70 ch, 51 kW) diesel.Consommation moyenne : de 4,6 à 7,7 litres aux 100 km.Emissions CO2 : de 124 à 185 g/km.Equipement de série : quatre airbags, direction assistée asservie à la vitesse, climatisation, autoradio CD, ouverture automatique du coffre.Prix : de 17 550 à 20 350 euros (à partir de 18 750 euros pour la version diesel). [-] fermerCe fut d'abord le roadster Mercedes SLK, en 1996, puis la Peugeot 206 CC, qui, apparue en 2000, réalise ses meilleurs scores en Europe du Nord, confirmant le précepte selon lequel les ventes de cabriolets sont inversement proportionnelles au degré d'ensoleillement. Avec 50 000 unités produites en 2004, ce coupé-cabriolet tout potelé fait aussi parler de lui au Japon, où près d'un millier d'esthètes ont passé commande en un an. Vinrent ensuite la Peugeot 307 CC (44 000 unités en 2004) et la Renault Mégane C + C (42 600 unités).Dans les prochains mois, s'annonce une kyrielle de versions inédites à toit rétractable : Opel Astra, Volkswagen Golf, Nissan Micra, Mitsubishi Colt, entre autres. Comme la classique décapotable, le coupé-cabriolet est un modèle de saison dont les ventes se concentrent pour l'essentiel entre avril et juillet.Dernière nouveauté lancée sur le marché, l'Opel Tigra TwinTop, née à l'automne 2004, vient tout juste de s'enrichir d'un moteur diesel. En installant sous le capot de la Tigra le petit 1,3 litre CDTI turbocompressé (70 chevaux) déjà honorablement connu à bord d'autres modèles, Opel a eu la même idée que Peugeot. Pas très originale, certes, mais commercialement indispensable. A partir de la fin avril, la 206 CC, qui ne disposait jusqu'alors que de moteurs essence, pourra recevoir le 1,6 litre HDi turbocompressé (110 chevaux) réalisé en commun par Peugeot et Ford.Plus onéreux mais plus souples et économes qu'avec un moteur essence, ces deux coupés-cabriolets à la mode diesel nécessitent de parcourir un kilométrage annuel non négligeable si l'on entend rentrer dans ses frais. Selon les constructeurs, ces versions devraient néanmoins représenter autour d'un tiers des ventes.SOUPIR DE DÉPITA cette nouvelle, les puristes du cabriolet vont encore pousser un soupir de dépit. Plutôt que de les convertir, on peut tenter de les rassurer. Certes, lorsque l'on démarre, le claquement des soupapes froisse l'ouïe, mais, une fois lancé, le petit diesel de l'Opel se fait complètement oublier. Toit fermé, on perçoit quoique atténués des bruits aérodynamiques caractéristiques de ce type de voitures.Alors que la Peugeot est annoncée comme "remuante", l'avenante Tigra TwinTop évolue sur un autre registre. Son argument porte sur l'économie (le constructeur avance une consommation moyenne de 4,6 litres de gazole aux 100 km) plutôt que sur la performance. Durant notre essai, les accélérations sont apparues tout juste passables et les reprises à bas régime médiocres, mais on ne saurait vraiment lui en tenir rigueur. Pour sentir la caresse des alizés et saisir au vol un parfum d'herbe fraîchement coupée, un petit cabriolet n'a que faire d'accélérations surpuissantes.Que fait-on, à peine a-t-on les clés d'un coupé-cabriolet en main ? A moins qu'il ne tombe des cordes, on étrenne le système d'ouverture électro-hydraulique. Il faut d'abord déverrouiller les deux poignées de toit, puis appuyer sur un bouton situé à la gauche du conducteur pour mettre en mouvement un mécanisme très sophistiqué, composé de deux vérins hydrauliques, cinq moteurs électriques et dix-huit capteurs de contact. Dix-huit secondes suffisent au toit articulé de la Tigra TwinTop pour basculer et disparaître, avec le montant de custode et la lunette arrière, dans le coffre, sur lequel le couvercle de malle se referme tout seul.GONFLER LES BÉNÉFICESMis à contribution, le carrossier Heuliez qui assemble la Tigra dans son usine de Cerizay (Deux-Sèvres) et dont le logo orne les ouïes latérales a préservé un honnête volume de chargement à l'arrière. La capacité du coffre atteint 390 litres, malgré la présence d'une roue de secours, ou 200 litres si le toit est replié. En outre, un rangement de 70 litres est aménagé dans l'habitacle, juste derrière les sièges.Ces cotes avantageuses résultent de la longueur (3,92 mètres) de la voiture et, surtout, d'un choix radical : la TwinTop est une deux-places. Restrictive, cette caractéristique peut être regardée comme une façon de jouer cartes sur tables. A contrario, la Peugeot 206 CC et ses quatre places certifiées sur la carte grise cultivent une ambiguïté qui se dissipe pourtant au premier voyage. Inconfortables, minuscules et d'accès malaisé, ses deux strapontins arrière ont tout du cauchemar. Les adultes, confinés, attrapent des crampes et les enfants ont l'impression d'avoir été jetés dans les oubliettes.Malgré leur succès, les coupés-cabriolets, qui font mousser l'image de marque et gonfler les bénéfices des constructeurs, ne sauraient condamner à l'obsolescence la traditionnelle capote en toile. Les BMW Série-3, Mini ou Volkswagen New Beetle se vendent comme des petits pains.Et puis, il faut bien dire que les modèles pourvus d'un toit rigide, dont le stockage occupe énormément de place à l'arrière, souffrent d'un léger déséquilibre congénital : la croupe de ces fend-la-bise évoque celle d'un percheron.