Attaque L'ONU attaquée en Afghanistan A Herat, des émeutes ont fait quatre à sept morts. Cela augure mal de l'élection présidentielle dans moins d'un mois. De violentes manifestations de protestation contre le limogeage du gouverneur de Herat et homme fort de l'ouest afghan, Ismaël Khan, ont dégénéré et causé la mort de quatre à sept personnes, selon les sources. Une cinquantaine d'Afghans ont aussi été blessés dans ces heurts au cours desquels deux bâtiments des Nations unies ont été attaqués par la foule en colère. L'armée régulière afghane avait repris le contrôle de la ville et instauré un couvre-feu hier soir. Les relations entre le chef tadjik Ismaël Khan, ancien héros de la guerre contre l'armée Rouge, et le fragile pouvoir central du président Hamid Karzaï étaient de plus en plus tendues. Samedi, après l'annonce du limogeage d'Ismaël Khan, qui a refusé un portefeuille de ministre des Mines et de l'Industrie à Kaboul, des manifestants sont descendus dans les rues de Herat, appelant à la «mort» du président Karzaï et des Américains. De nouveaux troubles ont éclaté hier matin lorsque 200 à 300 personnes s'en sont pris aux locaux de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Unama) et du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) qu'ils ont tenté d'incendier. Le personnel de l'ONU, qui a eu le temps de se réfugier dans un «bunker», n'a pas été blessé. A la mi-journée, des soldats américains ont repris le contrôle des bâtiments. Trois soldats de la coalition sous commandement américain ont également été blessés. Le HCR a suspendu hier les opérations de rapatriement de réfugiés afghans installés en Iran, Herat étant leur principal point d'entrée en Afghanistan.