Victoire Liverpool remporte la Ligue des champions face au Milan AC Tous les observateurs s'accordaient à le dire : si sur le papier, la finale de la Ligue des champions entre le Milan AC et Liverpool semblait devoir logiquement tourner à l'avantage des Italiens, bien des éléments inattendus pouvaient encore contrarier ces prédictions. Et c'est bien, en effet, ce qui s'est produit mercredi 25 mai à Istanbul. Pour commencer, rarement finale de la Ligue des champions aura connu ouverture du score si rapide. La première minute n'était pas encore arrivée à son terme, que sur un coup franc de Pirlo, Maldini ouvrait le score par une reprise qui rebondissait dans la lucarne. Un coup dur pour les Reds dont la principale force réside, a priori, dans la qualité de sa défense. L'autre vertu de l'équipe de Liverpool est certainement sa persévérance. Dès la 3e minute, sur un corner côté droit, Riise puis Hyypiä tiraient au but dans une phase dangereuse pour les Italiens. Le Milan AC répondait par une échappée de Andreï Chevtchenko à la 6e. Ce dernier s'illustrait de nouveau six minutes plus tard, puis, sur le corner qui suivait, une tête décroisée de Crespo trouvait le poteau droit de Dudek, le portier des Reds. Sans conteste, la supériorité italienne s'imposait aux Anglais. Elle était évidente sur une passe en profondeur de Seedorf (18e), qui laissait la défense des Reds sur place, mais dont Chevtchenko ne parvenait pas à profiter. A la 28e, le même Chevtchenko croyait avoir doublé la mise pour son équipe, sur une belle combinaison avec Cafu, mais le but était invalidé pour une position de hors-jeu. DU SPECTACLE À DÉFAUT DU SUSPENSE Entre temps, à la 22e, l'entraîneur de la formation britannique, Rafael Benitez, avait du procéder à son premier changement et Smicer avait remplacé Kewell, blessé. Un nouveau coup dur pour des Reds à la peine. A la 32e, une frappe de Luis Garcia - une des rares occasions des Reds jusque là -  passait largement au dessus de la barre. Dans la foulée, une combinaison Hyypiä - Baros - Luis Garcia prouvait que les joueurs de Liverpool n'étaient pas tout à fait finis.  Quelques instants plus tard, encore, Luis Garcia allait s'échapper vers le but mais il était arrêté sur une action litigieuse. Kaka puis Chevtchenko menaient le contre et trouvaient Crespo qui marquait le 2e but de Milan (37e). L'Argentin s'offrait un doublé six minutes plus tard sur une passe en profondeur de Cafu. La partie, à défaut de réserver alors du suspense, offrait du spectacle. La deuxième mi-temps voyait entrer Hamann à la place de Finnan. Dès la 48e, les Milanais s'offraient une réelle occasion d'aggraver la marque par Cafu, sur une mauvaise intervention de Dudek. Cela semblait augurer d'une 2e mi-temps à l'image de la première : en sens unique . Mais une frappe lointaine de Xabi Alonso, quelques instants plus tard laissait croire à une réaction d'orgueil des coéquipiers de Steven Gerrard. A raison. Sur un coup franc puissant de Chevtchenko (52e), Dudek prouvait ses qualités. Puis à la 54e, Liverpool se remettait à rêver. Sur un centre de Riise, Gerrard - surnommé Stevie Wonder, Stevie la merveille -  reprenait de la tête pour inscrire le but de la révolte. Quelques instants plus tard (56e), Smicer, servi par Hamann réduisait encore l'écart (3-2). Mis sous pression les Italiens cédaient : l'arbitre sifflait trois minutes plus tard une faute dans la surface de Gattuso sur  Gerrard. Le tir de Xabi Alonso repoussé par Dida revient dans les pieds de l'Espagnol qui égalise (3-3). Incroyable finale ! ENTRÉE EN JEU DE CISSÉ A l'heure de jeu les Milanais allaient-ils se remettre de ce retournement de situation? A la 62e, Riise, d'une frappe lointaine, obligeait Dida à une nouvelle claquette. Déstabilisés, les Italiens, eux, étaient moins précis dans leur jeu. Et quand Chevtchenko se créait une nouvelle fois une occasion dangereuse (69e), la défense de Liverpool répondait présente, comme jamais auparavant dans cette partie. Le suspense, dès lors, devenait de plus en plus intenable à mesure que le temps avançait. Passé la 80e, les deux équipes procédaient à des changements : Cissé remplaçait Luis Garcia chez les Reds, et Tomasson prenait la place de Crespo côté milanais, de même que Serginho succédait à Seedorf. Dans ce nouveau dispositif, à la 88e, sur un corner, Kaka, de la tête se créait la plus nette occasion. Mais, sur un corner relayé par Stam, il ratait le cadre. Dans les prolongations le Milan AC se montrait le plus dangereux, mais sans pouvoir reprendre l'avantage. Les prolongations s'ouvraient alors, avec l'assurance de voir se jouer deux fois quinze minutes, les règles du but en or ou en argent n'ayant pas cours dans cette compétition. La première occasion franche était pour les Milanais sur coup de pied arrêté. Sur l'action suivante, Cissé se faisait surprendre en position de hors-jeu. Hors-jeu aussi à la 99e, Tomasson était ensuite (100e)à deux doigts de redonner l'avantage aux siens sur une diagonale inspirée de Serginho. Dans la seconde prolongation, une échappée côté droit de Cissé se transformait en corner. Mais Smicer, épuisé, ne parvenait pas à frapper celui-ci correctement. A la 111e, Rui Costa, sur un corner, ratait de peu de rentrer la balle directement dans le cadre pour les Milanais. A la 117e, Dudek, à l'approche des tirs aux buts, s'offrait le luxe de s'imposer deux fois de suite face à Chevtchenko (dont un tir à bout portant), ce qui pour certains pourrait avoir constitué l'un des tournants du match sur le plan psychologique. A défaut de nouveau but, le match devait donc se jouer aux penaltys. Premier tireur pour le Milan AC, Serginho ratait le cadre, peut-être impressionné par les outrances de Dudek, spectaculaire dans sa cage. Pirlo après lui ne faisait pas mieux, et voyait son tir repoussé par un Dudek aussi efficace dans le bluff que sur sa ligne. En face le troisième tireur de Liverpool, Riise, était le premier à échouer, mais Smicer après lui ne tremblait pas. Tout allait se jouer sur le 5e tir. Chevtchenko se présentait face à Dudek. Mais le Ballon d'or se heurtait lui aussi au gardien survolté des Reds, qui offrait à Liverpool la Ligue des champions.