Annonce L'Italie retirera ses troupes d'Irak à partir de septembre La Maison Blanche estime que l'entame de retrait programmé par Silvio Berlusconi n'a sans doute aucun lien avec la mort de l'agent des services secrets Nicola Calipari, tué par des tirs américains le 4 mars, après avoir obtenu la libération de la journaliste Giuliana Sgrena.Silvio Berlusconi a annoncé mardi soir 15 mars que l'Italie entamerait en septembre 2005 le rapatriement de son contingent déployé en Irak depuis 2003. "Nous commencerons à réduire notre contingent avant même la fin de l'année, à partir de septembre, et ce, en accord avec nos alliés", a déclaré le président du Conseil italien, dans un entretien accordé à la RAI. Avec 3 200 soldats, l'Italie dispose du quatrième contingent étranger en termes d'effectifs, après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Corée du Sud, déployé en Irak après le renversement du régime de Saddam Hussein, en avril 2003.Silvio Berlusconi a précisé qu'il était en discussion avec son homologue britannique, Tony Blair, pour déterminer une stratégie de retrait complet d'Irak, soulignant que l'opinion publique de leurs deux pays souhaitaient le retour de leurs soldats.Prié de préciser un calendrier de rapatriement total des soldats italiens, il a indiqué que "cela dépendrait de la capacité du gouvernement irakien à assurer une sécurité acceptable".Le mois dernier, Antonio Martino, son ministre de la défense, avait averti que les soldats italiens ne resteraient pas indéfiniment en Irak, estimant même que la présence de troupes étrangères deviendrait superflue après les élections qui suivront le référendum prévu à la mi-janvier 2006. LA MORT DE NICOLA CALIPARI Depuis, la mort de Nicola Calipari, l'agent des services secrets italiens tombé sous les tirs américains le 4 mars, après avoir obtenu la libération de la journaliste Giuliana Sgrena, a suscité de vives tensions entre Rome et Washington. Le décès de l'agent du SISMI (le renseignement militaire italien) a également relancé la contestation en Italie des opposants à l'intervention militaire en Irak et au ralliement du gouvernement italien derrière George Bush.Le président américain "sait qu'il ne peut laisser tomber un allié fidèle", a souligné Silvio Berlusconi, qualifiant la mort de Calipari de grave erreur. La Bulgarie a laissé entendre elle aussi qu'elle pourrait retrait son contingent, fort d'environ 450 hommes, alors qu'un soldat bulgare a été tué lui aussi accidentellement par des soldats américains, le même jour que Nicola Calipari."EN ACCORD AVEC LES ALLIÉS"Mais à Washington, la Maison Blanche a estimé que l'entame de retrait programmé par Silvio Berlusconi n'avait sans doute aucun lien avec la mort de l'agent des services secrets. "Je ne suis pas sûr que j'établirais une connexion dans cette affaire", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Scott McClellan, rendant un hommage appuyé à la contribution des forces italiennes qui, a-t-il dit, "se sont sacrifiées aux côtés des forces irakiennes et des autres forces de la coalition". L'administration américaine, a-t-il ajouté, ne s'attend pas à ce que l'annonce de Rome affecte les capacités opérationnelles de la force multinationale sous commandement américain en Irak. "Si vous relisez ce que Berlusconi a dit la semaine dernière et ce qu'il a dit à nouveau aujourd'hui, cela (ce retrait) sera basé sur l'aptitude et la capacité des forces irakiennes et du gouvernement irakien à assumer davantage de responsabilités", a-t-il poursuivi, insistant également sur le fait que Berlusconi a indiqué qu'il travaillerait "en accord avec les alliés dans la région".Quelques heures avant l'annonce du président du Conseil italien, un soldat italien avait trouvé la mort en Irak au cours d'un exercice de tirs. Calipari compris, 21 militaires et cinq civils italiens ont trouvé la mort en Irak depuis le début de l'intervention militaire, en mars 2003. Mardi toujours, le Parlement italien a prorogé de six mois la mission du contingent italien en Irak, en dépit de l'opposition du centre-gauche.
