Victoire L'italie contre l'Allemagne : Demi finale Coupe du monde a logique a été respectée. Avant la demi-finale de mardi, jamais les Allemands ne s'étaient imposés face à l'Italie en phase finale de Coupe du monde. La demi-finale du Mondial a vu l'histoire se répéter et la Mannschaft s'incliner devant son public, dans un stade de Dortmund où jamais elle n'avait perdu en quatorze matches internationaux. Il aura toutefois fallu attendre la fin des prolongations pour voir les Italiens se détacher au score. C'est une grosse désillusion pour la Mannschaft qui avait suscité un vaste mouvement populaire dans cette compétition devant son public. Longtemps décriée, l'équipe de Jürgen Klinsmann avait séduit l'Allemagne par son jeu rapide et direct. Sa victoire face à l'Argentine avait fait grossir les espoirs d'un peuple qui rêvait d'un sacre à domicile. Mais la loi des séries a été respectée et l'Italie a tenu son rang. Entre ces deux grosses écuries, le match a commencé sur un tempo élevé. Dans les premières minutes, les passes fusent, les ballons sont disputés, et une certaine précipitation s'installe dans la partie. La première occasion est italienne et sur un coup franc direct à 25 mètres, Totti trouve le cadre (3e). Puis un centre de Rossi pour Camoranesi ne trouve pas preneur (10e). DES FORMATIONS PAS ATTENTISTES Les Allemands sont plus maladroits qu'à leur habitude, et peinent à poser leur jeu. Tout juste voit-on Ballack tenter une frappe lointaine, très loin de la cage de Buffon (7e). L'enjeu de la rencontre et les statistiques favorables à la Squadra Azzurra dans cette confrontation justifient cette fébrilité des hommes de la Mannschaft, qui progressivement retrouvent leurs automatismes. Au quart d'heure de jeu, Totti trouve Perrotta dans la profondeur mais le contrôle du Romain est trop imprécis et Lehmann peut s'interposer sur cette ouverture brûlante. L'Allemagne répond cinq minutes plus tard. Sur un service de Kehl, Podolski tente une reprise de volée, au dessus (20e). Loin d'être attentistes, les deux formations provoquent, accélèrent, et de part et d'autres, les défenses sont mises à contribution. Sur un coup franc peu avant la demi-heure de jeu, Totti arrive à se démarquer mais sa frappe est contrée. Juste après, sur un bon débordement de Grosso, Toni est en position idéale pour marquer, mais Friedrich défend bien. Dans la foulée, les Allemands profitent d'un ballon perdu par Pirlo au milieu de terrain pour mener un contre-éclair. Mais la frappe de Schneider, à la conclusion, s'envole au dessus de la transversale. Le même sort attend, de l'autre côté du terrain, une tête de Camoranesi sur un coup-franc à la 40e. A la mi-temps, les deux formations rentrent au vestiaire avec une occasion nette chacune. Dans une partie au rythme toujours soutenu, aucune des équipes n'a réussi à prendre le dessus et tout reste à faire. La deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases et Klose s'offre un slalom dans la défense italienne avant de buter sur Buffon, sorti sans peur. Les Italiens repartent aussitôt et Grosso va à son tour se frotter à Lehmann, mais il est sifflé hors-jeu. Le jeu se fait progressivement moins fluide et les occasions moins nombreuses. A l'heure de jeu, Schneider donne une bonne balle à Podolski dans la surface qui parvient à se retourner et à frapper, mais Buffon est vigilant et repousse. Et si les Allemands multiplient les attaques, le dernier rideau italien reste d'une efficacité redoutable. DEUX BUTS DANS LES DEUX DERNIÈRES MINUTES A la 71e, Schweinsteiger ouvre le bal des remplacements (sortie de Borowski), puis Gilardino fait son entrée à la place de Toni. Puis après un coup-franc dangereux tiré par Ballack - au dessus -, Odonkor succède à Schneider sur le terrain. Les Italiens, moins en verve offensivement qu'en première période s'illustrent de nouveau sur une bonne passe de Totti au dessus de la défense. Lehmann devance Perrotta dans les airs, écarte le danger, et laisse son vis-à-vis au sol après un contact violent (84e). Mais le score reste vierge, et les deux équipes doivent se résoudre à aller aux prolongations. Le début de prolongation est dominé par la Squadra Azzurra, qui a vu Iaquinta remplacer Camoranesi. Gilardino se faufile dans la surface et frappe sur le poteau gauche de Lehmann (91e). Juste après, sur une frappe à distance, Zambrotta trouve la transversale (92e). Les Allemands jouent de chance ! Lippi fait entrer Del Piero à la place de Perrotta, mais la dernière occasion est à inscrire au crédit de l'Allemagne : sur un service d'Odonkor, la tête de Podolski, pourtant bien seul dans la surface, part très loin du cadre. Dans la deuxième prolongation, Buffon doit sortir une belle claquette sur une grosse frappe de Podolski. Côté allemand, Klose a cédé sa place à Neuville. Les deux équipes aimeraient éviter les tirs aux buts et jettent leurs dernières forces. Sur une talonnade de Iaquinta, Gilardino remet à Del Piero, mais le joueur de la Juve ne profite pas de cette belle combinaison. A la 117e, Lehmann est décisif sur une frappe de Pirlo. Mais le Milanais est décisif peu après. Sa passe intelligente trouve Grosso dans la surface dont la frappe du gauche trompe Lehmann (1-0, 118e). Il reste deux minutes au chronomètre et les Allemands tentent le tout pour le tout. La Mannschaft se rue vers l'avant et l'Italie en profite : sur un contre Gilardino feinte une frappe et remet au dernier moment pour Del Piero qui scelle la victoire des Latins (120e). En finale, dimanche, l'Italie pourrait retrouver la France si celle-ci réussisait à éliminer le Portugal. Il se jouerait alors une revanche de l'Euro 2000, où la France ne s'était imposée qu'en toute fin de match (ouverture du score de Delvecchio à la 55e, égalisation de Wiltord à la 90e+4, puis but de la victoire par Trézéguet à la 103e).