Annonce L'Iran a rejeté la mise en garde européenne L'Iran a rejeté, mardi 2 août, la mise en demeure européenne qui l'obligeait à suspendre la relance de certaines de ses activités nucléaires ultra-sensibles. "Les activités nucléaires de la République islamique sont pacifiques et placées sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique, nous respectons les règles internationales, mais nous ne renoncerons pas à nos droits légitimes", a déclaré le porte-parole des affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, cité par l'agence officielle IRNA. Le juge d'un important procès politique a été abattu à Téhéran Massoud Moghaddas, le juge du procès intenté à un dissident politique iranien, a été abattu par un homme circulant à moto. "Massoud Moghaddas est mort en martyr en quittant le tribunal", a déclaré un porte-parole des autorités judiciaires. Moghaddas, qui était également vice-procureur de Téhéran selon la télévision d'Etat iranienne, présidait le procès de Ganji, un journaliste emprisonné en 2001 après plusieurs articles dans lesquels il accusait des responsables iraniens d'être liés aux meurtres d'intellectuels dissidents. [-] fermer L'Iran a besoin de dix ans pour produire une bombe nucléaire, selon le "Washington Post" Un peu plus tôt dans la journée et au lendemain de l'annonce de la reprise de son programme nucléaire, les Européens avaient en effet formellement mis en garde l'Iran via une lettre adressée au négociateur en chef iranien, Hassan Rohani. Si l'Iran reprenait son programme,"les négociations seraient stoppées" et "d'autres types d'action seraient envisagés" soulignaient conjointement la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Union européenne. Ils annoncaient également une session spéciale du conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour en discuter. Cette lettre était signée par les ministres des affaires étrangères de France, Philippe Douste-Blazy, de Grande-Bretagne, Jack Straw, d'Allemagne, Joschka Fischer, et par le haut représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne, Javier Solana. En plus du rejet des menaces européennes, Téhéran a poursuivi, mardi, les travaux de remise en service de sa centrale d'Ispahan et ce, malgré la menace du recours d'une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU brandie par des parlementaires américains. La République islamique souligne malgré tout sa volonté de poursuivre les négociations, mais l'UE ne l'entend pas de cette oreille. DES NÉGOCIATIONS DEPUIS LE MOIS DE DÉCEMBRE Cette dernière soupçonne en effet l'Iran de vouloir utiliser son programme nucléaire à des fins militaires. Elle négocie ainsi avec Téhéran depuis le mois de décembre pour obtenir les garanties que la République islamique, suspecte après des années de dissimulations, ne cherche pas à fabriquer l'arme nucléaire. Elle lui offre en contrepartie une coopération nucléaire, commerciale et politique. Elle propose ainsi de lui garantir la fourniture de combustible nucléaire civil, des avantages commerciaux comme l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et des promesses sur la sécurité régionale de l'Iran.  "Si les Européens ne font pas de concessions sur ce point, les Iraniens peuvent effectivement convertir" le minerai d'uranium en gaz, "ce qui serait désastreux pour tout le monde", a cependant estimé un diplomate proche de l'AIEA. Selon lui, la décision iranienne a été annoncée à la fin du mandat du président modéré, Mohammad Khatami, et avant l'entrée en fonction, mercredi, de son successeur très conservateur, Mahmoud Ahmadinejad, pour démontrer que ce n'est pas ce dernier qui procède à une escalade et que la classe politique iranienne est unie.