Interdiction L'interdiction du mariage homosexuel n'obtient pas l'aval du Sénat américain Le Sénat américain a une nouvelle fois bloqué, mercredi 7 juin, l'interdiction du mariage homosexuel, une proposition chère à la droite religieuse et défendue avec ferveur par le président George W. Bush. La majorité républicaine a toutefois eu la satisfaction de voir une courte majorité de sénateurs soutenir sa proposition d'interdire le mariage gay lors d'un vote de procédure, par 49 voix contre 48. Ce score reste largement insuffisant pour l'adoption d'un amendement à la Constitution des Etats-Unis, qui exige le soutien des deux tiers du Sénat, des deux tiers de la Chambre des représentants et des trois quarts des Etats. Le président George W. Bush avait vigoureusement plaidé ces derniers jours pour l'interdiction du mariage gay, un thème auquel tient la droite religieuse, qui fournit une base importante de l'électorat républicain. UN SEUL ÉTAT AUTORISE LE MARIAGE HOMOSEXUEL "Le mariage est l'institution la plus fondamentale de notre civilisation", avait déclaré mardi M. Bush, s'en prenant avec véhémence aux "juges militants" qui "outrepassent leurs pouvoirs" pour remettre en cause la définition traditionnelle d'une union entre un homme et une femme. L'opposition démocrate a dénoncé dans ce débat une manœuvre purement électoraliste, à cinq mois d'élections parlementaires qui s'annoncent difficiles pour l'actuelle majorité présidentielle. "La Constitution est trop importante pour qu'on l'utilise à des fins politiciennes", s'est plaint, mercredi, le démocrate Patrick Leahy. "Elle n'est pas un panneau d'affichage pour accrocher des affiches et slogans politiques destinés à attiser les passions à des fins partisanes", a-t-il ajouté. Actuellement, le Massachusetts est le seul Etat à autoriser le mariage homosexuel, qui n'a cependant aucune validité dans les autres Etats. Vingt Etats à ce jour ont adopté des amendements constitutionnels contre le mariage homosexuel, et six autres prévoient d'organiser des référendums sur ce thème à l'occasion des élections parlementaires de novembre.