Incendie L'incendie de la tour Windsor est éteint, mais elle pourrait s'effondrer Le violent incendie qui a ravagé toute la nuit la tour Windsor, à Madrid, a été éteint dimanche en début de soirée, mais de grandes inquiétudes pesaient sur le possible effondrement du bâtiment, les pompiers et le maire de la capitale jugeant la situation "à hauts risques". Cet incendie, le plus important dans l'histoire de la capitale espagonole, a probablement pour origine un court-circuit, estiment les autorités. Le commandant des pompiers de Madrid, Merardo Tudela, a annoncé que l'incendie de la tour Windsor avait été maîtrisé peu après 20 heures (19 heures à Paris) dimanche. Après 19 heures d'incendie, il ne restait plus de ce gratte-ciel d'une trentaine d'étages, haut de 106 mètres, du quartier financier et d'affaires du nord de la capitale, qu'un squelette calciné et fumant, présentant des poutres d'acier tordues par la chaleur. Les parois de verre, qui avaient la particularité de changer de couleur selon l'éclairage du jour, et caractérisaient ce bâtiment, se sont effondrées dans les rues voisines. A 17 heures, les pompiers ont cessé de noyer la carcasse de béton sous des tonnes d'eau, alors que le nuage de fumée qui s'élevait au-dessus de la capitale se dissipait. Toutefois, le dispositif de sécurité demeurait en place dans ce quartier de tours de bureaux et de grands magasins, situé le long du Paseo de la Castellana, face au célèbre stade de football du Bernabeu de l'équipe du Real Madrid. La circulation automobile a pu reprendre en fin d'après-midi sur le paseo de la Castellana. Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, s'est rendu dimanche après-midi sur les lieux du sinistre et a rendu hommage à "tous ceux qui se sont consacrés corps et âme à combattre cette catastrophe". Les services de sécurité ont indiqué que les prochaines quarante-huit heures seront employées à refroidir la structure du bâtiment et à déterminer si la carcasse de béton est stable. COURT-CIRCUIT ? "Nous avons connu l'incendie le plus important de l'histoire de Madrid, mais pas le pire, car heureusement nous n'avons à déplorer aucun mort et aucun blessé grave", a commenté le maire de Madrid, Roberto Ruiz Gallardon sur place. Il a annoncé l'interdiction, au moins jusqu'à mercredi, de toute activité commerciale et de bureau dans la zone sinistrée. Le cordon de sécurité sera maintenu tant que les experts en construction de la mairie de Madrid n'auront pas pu inspecter le bâtiment et fournir des garanties sur sa stabilité, a-t-il expliqué à la presse, dimanche en début d'après-midi. L'un des deux architectes ayant dessiné les plans du gratte-ciel achevé en 1979, Genaro Alas, a estimé que "sa structure en béton armé lui a permis de résister". Mais il ne s'est hasardé à aucun pronostic à long terme. Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de l'accident, dont "la cause semble être un court-circuit", a expliqué le porte-parole des services de secours, Javier Ayuso. Il semble que l'alarme anti-incendie de la tour ne se soit pas déclenchée, ce qui a retardé l'arrivée des pompiers. Leur tâche a été compliquée par l'intensité du sinistre, la hauteur inaccessible des flammes, et la proximité immédiate d'autres immeubles. Vers 1 heure dimanche, la tour Windsor n'était qu'une fournaise aux allures de tour infernale dévorée par des flammes gigantesques, provoquant la chute de pans entiers de la façade dans la rue. "On vient de voir tomber un morceau du mur extérieur, c'était effrayant", a raconté un passant à la télévision nationale. Le sinistre a fait, un moment, craindre à certains habitants une nouvelle attaque terroriste, dans une ville marquée par les attentats islamistes du 11 mars 2004 contre des trains de banlieue, qui ont fait 191 morts. "J'étais couché quand mon amie a vu les images à la télévision, nous nous sommes habillés et sommes allés voir", a confié l'un d'entre eux aux journalistes. "Ça m'a immédiatement fait penser aux attaques contre les Twin Towers de New York en septembre 2001."