Annonce Limogeage du gouvernement ossète, durcissement de la Russie Pour être informé avant tout le monde, recevez nos alertes par e-mail. Abonnez-vous au Monde.fr, 6€ par mois Le président de la république caucasienne d'Ossétie du Nord, Alexandre Dzassokhov, a limogé l'ensemble de son gouvernement à la suite de la prise d'otages de la semaine dernière à Beslan, a annoncé Interfax. La décision était attendue depuis quelques temps. Le gouvernement ossète a été limogé jeudi par le président Alexandre Dzassokhov, très critiqué par la population ossète pour sa mauvaise gestion dans l'affaire de la prise d'otages de Beslan, la semaine dernière. Le décret que le président a signé est entré en vigueur ce jeudi, a indiqué son porte-parole Igor Dzantiev. Un candidat au poste de chef du gouvernement sera présenté prochainement au Parlement, a-t-il ajouté. Plusieurs responsables ossètes, dont le président lui-même, ont été sévèrement critiqués ces derniers jours pour des erreurs et des insuffisances avant et pendant la prise d'otages, qui a fait officiellement 336 morts. Des manifestants ossètes avaient réclamé, lors de rassemblements mercredi et jeudi à Vladikavkaz, la démission de M. Dzassokhov. Ce dernier s'est adressé à eux, en leur promettant celle du gouvernement. Le ministre de l'intérieur d'Ossétie du Nord, Kazbek Dzantiev, avait offert sa démission à l'issue de la prise d'otages, mais elle a été refusée par le président Dzassokhov. L'APPEL DE MOSCOU AUX OCCIDENTAUX La Russie a de nouveau demandé à l'Occident de ne pas se mêler de l'affaire tchétchène et a déclaré que l'octroi de l'asile politique à des responsables rebelles ne faisaient qu'aggraver la situation pour la majorité des Tchétchènes. Les pays occidentaux "prennent sur eux une responsabilité directe dans la tragédie du peuple tchétchène lorsqu'ils accordent l'asile politique aux terroristes", a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. "Lorsque les pays occidentaux pressent la Russie de repenser sa tactique en Tchétchénie, je leur conseillerais de ne pas se mêler de la manière dont la Russie mène ses affaires intérieures", a dit M. Lavrov. Ses propos visaient notamment Washington et Londres, qui ont accordé l'asile politique à des responsables séparatistes. M. Lavrov a fait ces déclarations à l'issue d'une rencontre avec Rudolph Giuliani, qui était maire de New York le 11 septembre 2001. Ce dernier a présenté ses condoléances à la Russie à la suite de la récente vague d'attaques, dont la prise d'otages dans une école, qui ont fait au total plus de 400 morts. "Je pense que cela rapprochera nos peuples, car nous avons traversé une expérience similaire", a dit M. Giuliani. M. Lavrov a observé que les Etats-Unis étaient parvenus à empêcher d'autres attaques terroristes depuis le 11-Septembre, mais que la Russie aurait plus de mal à y parvenir à cause de sa situation géographique. "Il y a des accès [à la Russie] en provenance de plusieurs directions", a-t-il dit, en soulignant que tous les pays doivent travailler ensemble pour combattre la menace terroriste. "Les événements des dernières années soulignent la nécessité d'un partenariat solide avec les Etats-Unis et tous les autrespays dans la lutte contre le terrorisme", a conclu M. Lavrov. LES REBELLES TCHÉTCHÈNES OFFRENT 20 MILLIONS DE DOLLARS POUR LE "CRIMINEL DE GUERRE" POUTINE Les rebelles séparatistes tchétchènes ont offert une récompense de 20 millions de dollars pour la "capture" du président russe Vladimir Poutine, qualifié de "criminel de guerre", selon un communiqué publié jeudi par le site indépendantiste Kavkazcenter.com. Cette annonce fait écho à celle de la veille par le FSB (service fédéral de sécurité) russe d'une récompense de 300 millions de roubles (10 millions de dollars) pour toute information permettant la capture du président indépendantiste tchétchène, Aslan Maskhadov, et du chef de guerre radical Chamil Bassaïev, tous deux accusés d'implication dans la prise d'otages meurtrière à l'école de Beslan (Ossétie du Nord). Les rebelles tchétchènes offrent 20 millions de dollars aux "pays, organisations ou aux personnes privées pouvant fournir une aide active dans la capture du criminel de guerre Poutine, Vladimir Vladimirovitch, qui exerce actuellement les fonctions de président de la Fédération de Russie", dit le communiqué publié par Kavkazcenter.com. M. Poutine est notamment accusé "de l'organisation sur le territoire de la Tchétchénie du meurtre de centaines de milliers de civils, et notamment de dizaines de milliers d'enfants", indique ce texte. Les leaders séparatistes tchétchènes ont été qualifiés de "tueurs d'enfants" par le président Poutine, après la prise d'otages qui a causé la mort d'au moins 150 écoliers. La prise d'otages n'a pas été revendiquée, et Aslan Maskhadov l'a désavouée, niant toute implication. Le communiqué, signé d'un énigmatique "Centre antiterroriste tchétchène", accuse le président russe "de nombreuses provocations préméditées, visant à discréditer la lutte légitime pour l'indépendance du peuple tchétchène contre l'agression étrangère, y compris de l'organisation du massacre d'enfants et d'adultes dans la ville de Beslan". Le président russe est également accusé d'avoir "lancé une guerre criminelle contre l'Etat tchétchène souverain", "d'enlèvements, de sévices et d'exécutions extra-judiciaires en masse de citoyens pacifiques de la Tchétchénie", de la création dans la république "d'escadrons de la mort", et "de nombreux autres crimes dont la somme s'apparente, selon les normes du droit international,