Annonce L'«imam occasionnel» de Lyon quitte la France manu militariInterdit de territoire depuis 1999, Aissaoui est expulsé vers l'Algérie.Par Olivier BERTRANDlundi 25 juillet 2005 (Liberation - 06:00)Lyon de notre correspondant a France a expulsé samedi un «imam occasionnel», selon les mots du ministère de l'Intérieur. Abdelhamid Aissaoui, 41 ans, dirigeait parfois les prières dans une mosquée du VIIe arrondissement lyonnais. Etait-il un de ces prêcheurs radicaux auxquels Nicolas Sarkozy a promis la «tolérance zéro» (Libération du 19 juillet) ? Il remplaçait parfois l'imam de la petite salle de prière, mais ses prêches, épisodiques et surveillés, ne semblent pas en cause. En revanche, l'homme se trouvait depuis six ans sous le coup d'une interdiction du territoire pour sa participation au réseau dit de Chasse-sur-Rhône.Menaces. L'affaire remonte à 1995, lorsqu'un jeune homme de Vaulx-en-Velin, Khaled Kelkal, est abattu par les forces de l'ordre après une tentative d'attentat contre un TGV, le 26 août 1995, à Chasse-sur-Rhône. Une vague d'arrestations s'ensuit, dont celle d'Abdelhamid Aissaoui, qui vit dans le Ier arrondissement lyonnais. Il fait partie des petites mains accusées d'apporter un soutien logistique au réseau. Jugé en correctionnelle pour association de malfaiteurs en lien avec une organisation terroriste, il écope de quatre ans de prison et d'une interdiction définitive du territoire le 26 janvier 1999.A sa sortie, en 2002, il n'est pourtant pas expulsé, en raison des menaces qui pèsent sur lui dans son pays (le réseau de Chasse-sur-Rhône a été monté par le responsable européen du GIA algérien).Les Renseignements généraux surveillent Abdelhamid Aissaoui, qui fréquente plusieurs mosquées, dont celle de la rue Sébastien-Gryphe, dans le VIIe arrondissement. Une petite salle où officiera également l'imam salafiste Abdelkader Bouziane, dont le tribunal administratif de Lyon a validé l'expulsion le 15 juillet dernier. Pour autant, la mosquée ne semble pas «radicale». Située à deux pas du quartier commerçant arabe de Lyon, elle sert de lieu de prière aux commerçants et clients venus de toute l'agglomération.«Ce monsieur n'y était pas imam, insiste Azzedine Gaci, nouveau président du conseil régional du culte musulman en Rhône-Alpes. Il lui arrivait de diriger des prières, comme cela arrive à des fidèles dans tous les lieux de culte. Mais son expulsion n'est que la conclusion d'une affaire de justice.»Abdelhamid Aissaoui a été arrêté lundi en gare de Perrache, dans le cadre des contrôles Vigipirate renforcés. Il venait d'aménager dans un appartement à deux pas de la gare. Marié en France, divorcé, il a trois enfants qui vivent dans les Monts d'Or, près de Lyon.Demande d'asile. En centre de rétention, il a déposé en urgence une demande d'asile. La préfecture du Rhône a refusé dans un premier temps de faire examiner cette requête et Aissaoui a été placé dans un avion. Les portes étaient refermées, l'appareil prêt à décoller, lorsque le ministère de l'Intérieur a demandé à ses hommes de récupérer Aissaoui, pour que sa demande soit examinée. Il a rejoint Paris, encadré par trois policiers, mais sa demande, examinée en urgence par l'Ofpra, a finalement été rejetée. Il se trouve depuis samedi aux mains des autorités algériennes
