Exposition Lille accueille l'Américain Paul Jenkins Paul Jenkins. - AFP Jusqu'au 20 novembre, le palais des Beaux-Arts de Lille expose les oeuvres majeures de l'Américain Paul Jenkins Une quarantaine d'oeuvres réalisées par ce maître de l'abstraction expressionniste, qui a possédé pendant plusieurs années un atelier à Paris, sont proposées au public dans une salle d'exposition entièrement peinte en noir. Tous les jours sauf le lundi matin et le mardi. Entrée gratuite. Renseignements au 03 20 06 78 00. Site: www.pauljenkins.com Le "pari osé" des organisateurs de l'exposition est un succès: ils mettent en scène les immenses acryliques de Jenkins dans un écrin sombre qui magnifie les toiles. Intitulées "Phenomena" - un titre suivi d'une phrase ou de mots-clés - ces oeuvres ont été réalisées entre 1985 et 2000. Dans chacune, ondes lumineuses et couches de peinture denses se côtoient. Pour Régis Dorval, commissaire de cette exposition organisée par la Fondation Demeures de France, qui entend "mettre l'art moderne à la portée de  tous", la "magie" des oeuvres de Jenkins vient pour une part de "cette opposition entre la peinture très fluide et ces épaisseurs, ces masses". Quand on lui demande comment il travaille l'acrylique pour donner à ses tableaux une telle luminosité, Paul Jenkins - venu de New York pour  l'inauguration de l'exposition - reste évasif: "C'est un secret d'atelier, une alchimie". L'aquarelle - dont le musée présente une dizaine d'oeuvres ? "Une passion  inexplicable, une expérience totalement unique", selon l'artiste malicieux âgé de 82 ans. La place du noir dans sa peinture ? "Un grand mystère". Tout juste apprend-on qu'il s'est mis à l'acrylique tardivement, dans les années 70, et qu'il alterne par phase aquarelle et acrylique. Jenkins travaille avec "un instrument particulier, un couteau d'ivoire, élément naturel qui ne tranche pas", précise de son côté Régis Dorval. L'artiste américain, proche de Jackson Pollock et de Mark Rothko pendant ses années d'études à New York, a pendant plusieurs années partagé sa vie entre les Etats-Unis et la France. Bénéficiaire d'une bourse à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il en profite pour découvrir l'Europe, l'Italie, l'Espagne et la France en particulier. Jenkins arrive à Paris au gré d'un "hasard", pour récupérer une malle égarée. Il s'y fera des amis et y nouera d'importants contacts, avec Zoé Dusanne par exemple, qui lui permit de présenter sa première exposition aux Etats-Unis, à Seattle en 1955. Jenkins, qui se dit notamment marqué par les pastels du Français Odilon Redon et le travail de Gauguin sur les couleurs, est exposé dans les plus grands musées internationaux, à la Tate Galery de Londres, au Museum of Modern Art de New York et de Tokyo, ou au Centre Georges Pompidou à Paris.