Libération de Lucien Léger
Liberation Libération de Lucien Léger Lucien Léger, le plus ancien prisonnier de France, qui a passé quarante et un ans derrière les barreaux, est sorti de prison dans la nuit de dimanche à lundi. Il avait été très récemment transféré du centre de détention de Bapaume (Pas-de-Calais) où il purgeait sa peine, à la prison de Douai (Nord). A sa sortie, il s'est rendu chez l'homme qui a accepté de l'accueillir à son domicile de Landas (Nord), pour y passer la nuit. ont indiqué des journalistes qui ont eu l'exclusivité de ses déclarations. Des journalistes d'une équipe de télévision et d'un quotidien ont eu l'exclusivité de ses déclarations, aucune source officielle ne confirmant sa libération dans la nuit. D'après eux, Lucien Léger est sorti tapi dans le fourgon de son hôte, Lucien Bernhard, un boulanger à la retraite. M. Bernhard a quitté la prison de Douai vers 0 h 40 au volant de sa fourgonnette blanche chargée de cartons et de meubles, escorté d'une voiture de police banalisée, selon des journalistes de l'AFP. A son arrivée à Landas vers 1 h 15, il a affirmé à la presse que Léger passerait la nuit "dans un lieu sûr" qu'il préférait garder secret. "Je suis un leurre", a-t-il déclaré, ajoutant : "Ses affaires sont là. Je l'ai vu, il va bien. Mais il n'était pas avec moi." Lucien Léger est vraisemblablement entré par l'arrière de la maison. Des flashes d'appareils photos et des bruits de discussions ont ensuite été perçus de l'extérieur de la maison. "DANS LA DISCRÉTION" Un véhicule de gendarmerie est passé plusieurs fois durant la nuit devant le domicile de M. Bernhard. Dans les jours précédant sa libération, l'avocat de Lucien Léger, Me Jean-Jacques de Félice, avait indiqué que son client souhaitait sortir "dans la discrétion". "C'est une obligation judiciaire et Lucien Léger lui-même souhaite que cela se fasse dans la sérénité, qu'il n'y ait pas de mouvement autour de lui", avait-il déclaré à l'AFP. Surnommé "l'étrangleur", Lucien Léger avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1966 pour le meurtre en 1964 de Luc Taron, 11 ans. Il avait obtenu sa libération le 31 août par décision de la juridiction régionale de libération conditionnelle de Douai, qui avait fixé la levée d'écrou au 3 octobre. Après la libération de Léger, le détenu qui devient le plus ancien prisonnier de France est un homme, né en 1936, condamné à vingt ans de réclusion en 1965 pour vol qualifié et coups mortels, puis à perpétuité en 1968 pour le meurtre d'un surveillant de prison.
