Annonce "Libé" perd 120 000 euros par jour La grève a été reconduite, mardi 22 novembre, au quotidien Libération, pour protester contre un plan qui vise à supprimer 38 emplois et à en externaliser 14 (Le Monde du 23 novembre). Selon la direction du journal, détenu à hauteur de 38,87 % par Edouard de Rothschild, ce conflit coûterait 120 000 euros par jour. Le quotidien n'était pas dans les kiosques, mercredi, pour la deuxième journée consécutive. La grève a été votée en une vingtaine de minutes par les 200 salariés réunis en assemblée générale mardi, avec seulement deux abstentions. Serge July, PDG de Libération, s'est exprimé devant le personnel mardi après-midi. "Décomposé", selon un participant, il a expliqué que "la crise avait été sous-estimée" et que "le plan était inévitable". Les délégués syndicaux ont alors décidé de quitter la salle, selon un syndicaliste, suivis par environ 150 personnes. Le cofondateur historique du journal est dans la ligne de mire des syndicats. Dans un communiqué, le SNJ-CGT considère que la direction "a failli, notamment par ses éditoriaux vengeurs au cours de la campagne du référendum sur la constitution européenne et celui qui accompagnait les résultats", allusion directe à un éditorial très controversé de M. July, le 30 mai. Un appel à une motion de défiance à l'encontre de la direction a longuement été discuté en assemblée générale, sans qu'une décision ait été prise, les avis étant partagés sur ce point, certains craignant qu'une telle motion fasse le jeu de l'actionnaire. "Je n'ai jamais vu une tension aussi forte. Les gens sont très remontés", souligne François Wenz-Dumas, délégué syndical SNJ. Le site Internet liberation.fr a été fermé mardi après-midi. Internet pourrait être utilisé par les grévistes pour discuter avec les lecteurs, dans des blogs, et envisager de nouvelles formes d'actions. Une assemblée générale devait se tenir mercredi à midi, avant les réunions du comité d'entreprise convoquées pour jeudi matin par la direction.