Diffusion Liban : Paris s'engage sur le déploiement de 2000 soldats avant la réunion de BruxellesJacques Chirac a annoncé jeudi soir 24 août que 2 000 soldats français au total participeront à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Paris ayant obtenu de l'ONU, d'Israël et du Liban les "garanties" et les "clarifications nécessaires" au déploiement d'une force renforcée. Cette annonce met fin à une semaine de confusion, après la décision de M. Chirac de n'envoyer en urgence qu'un renfort symbolique, en dépit du rôle capital qu'il avait joué pour faire cesser les combats. Michèle Alliot-Marie : "Je n'ai pas l'intention de laisser critiquer la France",Dans une interview au Figaro, la ministre de la défense, Michèle Alliot-Marie, revient sur la gestion de la crise au Proche-Orient. Malgré les tergiversations récentes de Paris, sources de nombreux reproches, elle qualifie l'attitude de la France d'"exemplaire dès le début", "au plan diplomatique comme au plan militaire". "Je n'ai pas l'intention de laisser critiquer la France", déclare la ministre qui affirme que "certains pays" "ne sont pas heureux du rôle de leadership exercé par la France". "Nous attendons maintenant que d'autres pays qui disaient attendre notre décision s'organisent pour compléter le dispositif" de la Finul, ajoute-t-elle.Priée de dire s'il y a eu des divergences entre l'armée et le pouvoir sur la marche à suivre, elle répond : "Entre les militaires et les politiques, non. Entre les militaires et les diplomates, peut-être. Leur métier n'est pas le même. Ils n'agissent pas dans le même environnement". Elle ajoute que la France "est en mesure d'agir aujourd'hui comme une grande puissance alors qu'elle ne le pouvait pas il y a quelques années". [-] fermer"Les conditions mises en avant par la France étant remplies, j'ai décidé de répondre favorablement aux demandes du secrétaire général des Nations unies, et des gouvernements libanais et israéliens", a annoncé le président de la République dans une déclaration télévisée de quelques minutes, débutée à 20 heures. "Deux bataillons supplémentaires viendront, sur le terrain, étendre notre dispositif au sein de la Finul. Deux mille soldats français seront ainsi placés sous casque bleu au Liban", a-t-il ajouté. L'effectif actuel de quatre cents soldats français au Liban, pour moitié envoyés en renfort la semaine dernière, sera ainsi augmenté de 1 600 hommes. M. Chirac a par ailleurs confirmé que les 1 700 hommes de l'opération aéro-navale Baliste "sont maintenus sur place".Pour maintenir le consensus dans la classe politique française sur l'engagement français au Liban, le chef de l'Etat a annoncé que le gouvernement fera une déclaration qui sera suivie d'un débat au Parlement dès l'ouverture de la session extraordinaire le 7 septembre."LA FRANCE ASSUMERA PLEINEMENT SES RESPONSABILITÉS"Sur la composition de la Finul, Jacques Chirac a souhaité "une juste répartition des contingents", et a appelé "d'autres membres permanents du Conseil de sécurité" de l'ONU à suivre l'exemple de la France, assurant que "plusieurs partenaires européens vont le faire, de même que d'importants pays musulmans d'Asie".Les contours de cette force pourraient se préciser, vendredi, avec la réunion de Bruxelles à laquelle participeront les ministres des affaires étrangères de l'UE et le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. L'annonce de l'envoi d'un contingent français substantiel pourrait avoir un effet d'entraînement sur les autres pays européens. Ainsi l'Espagne pourrait annoncer l'envoi de 700 à 800 hommes, selon des sources militaires citées par l'agence de presse Europa. Reste la question du commandement. Suite aux tergiversations françaises, l'Italie, qui prévoit de déployer 2 000 à 3 000 soldats au Liban, s'était portée volontaire. Mais le président français a souligné, jeudi, que "la France [était] prête, si l'ONU le souhaite, à continuer à assumer le commandement de la force". Peu après, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a annoncé que le général français Alain Pellegrini, qui commande actuellement la Finul, conserverait ce commandement une fois la Finul renforcée. "Le général Pellegrini commande la Finul et continuera de le faire avec le fort soutien du secrétaire général" de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré M. Dujarric à la presse.
