Annonce Liban : Omar Karamé, pour un gouvernement d'union nationale Le premier ministre libanais pro-syrien démissionnaire Omar Karamé a été chargé, jeudi 10 mars, par le président Emile Lahoud de former le nouveau gouvernement, dix jours après sa démission, a annoncé à la presse le porte-parole de la présidence Rafic Chlala. Le premier ministre libanais pro-syrien désigné, Omar Karamé, a annoncé jeudi qu'il n'accepterait de former qu'un "gouvernement de salut national". "Il est impossible de surmonter les difficultés (...) qu'à travers un gouvernement d'union nationale ou de salut national", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'un entretien avec le président Emile Lahoud en présence du président du Parlement Nabih Berri. "Si je constitue un obstacle à la formation d'un tel gouvernement, je me désisterais aussitôt et je ferais assumer la responsabilité à la partie qui aura refusé de participer à un cabinet d'union nationale, unique voie de salut", a-t-il ajouté. "Je n'accepterai en aucun cas un gouvernement d'une seule couleur" politique, a-t-il dit. "Je vais établir à partir de lundi des contacts avec l'opposition" anti-syrienne, a-t-il poursuivi.Le parlement libanais, dominé par des députés prosyriens, avait désigné, mercredi 9 mars, le premier ministre démissionnaire, Omar Karamé, pour former un nouveau gouvernement. M. Karamé a obtenu les voix de 69 des 127 députés que compte désormais le Parlement, après l'assassinat le 14 février de l'ancien premier ministre et député Rafic Hariri.Conformément à la Constitution, le chef de l'Etat est tenu de prendre en considération le résultat de ces consultations parlementaires pour désigner le nouveau premier ministre et celui-ci peut accepter ou refuser de former le nouveau gouvernement. M. Lahoud devrait annoncer par un décret jeudi la reconduction de M. Karamé dans ses fonctions, après s'être réuni avec le président du Parlement, Nabih Berri.Interrogé sur sa reconduction éventuelle par des journalistes à sa sortie du palais présidentiel de Baabda, près de Beyrouth, M. Karamé est resté évasif. "Quand je serai désigné, je donnerai ma réponse", a-t-il dit.Le premier ministre démissionnaire a notamment obtenu les voix du bloc du Hezbollah (12), de celui du président de l'Assemblée, Nabih Berri (14), du bloc du ministre de l'intérieur, Soleiman Frangié, proche du président syrien Bachar Al-Assad (8), et de petits groupes parlementaires comptant jusqu'à quatre députés, outre les députés qui ont désigné M. Karamé à titre individuel.Deux députés, Guenwa Jalloul et Farès Souaid, se sont rendus au palais présidentiel au nom des 44 députés de l'opposition antisyrienne, et ont remis à M. Lahoud un communiqué énumérant leurs conditions pour accepter le gouvernement, sans désigner de nom. L'opposition réclame la formation d'un gouvernement de transition "neutre" et "impartial" afin de mener une enquête sur l'attentat qui a coûté la vie le 14 février à Rafic Hariri. Elle souhhaite aussi le limogeage ou la démission du procureur général et des chefs de six services de sécurité.M. Karamé avait présenté sa démission le 28 février sous la pression des députés de l'opposition et des manifestations quotidiennes à l'appel de l'opposition qui a rendu les pouvoirs libanais et syrien, ce dernier en sa qualité de "pouvoir de tutelle", responsables de l'assassinat de Rafic Hariri.Parallèlement, l'armée syrienne a poursuivi son mouvement de repli vers l'est du Liban, tandis que le président américain George W. Bush a de nouveau exigé le retrait total des troupes de Damas.Avec AFP et ReutersL'envoyé de l'ONU jeudi à Damas pour obtenir un calendrier de retrait Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a annoncé mercredi 9 mars que l'envoyé spécial de l'ONU, Terje Roed-Larsen, se rendrait jeudi à Damas pour obtenir un calendrier de retrait des troupes syriennes du Liban.M. Annan a relevé que la résolution 1559 du Conseil de sécurité "requiert un retrait à l'intérieur du territoire syrien". "Ce qui est essentiel, c'est qu'un retrait total ait lieu", a-t-il poursuivi remarquant que "le gouvernement syrien n'a pas rejeté la résolution du Conseil de sécurité". Le secrétaire général a exprimé "l'espoir que l'envoyé spécial soit en mesure de revenir avec un calendrier" de retrait. (-AFP.)
