Annonce L'euro, plombé par le non français, atteint son plus bas niveau depuis sept mois L'euro a frôlé la barre de 1,25 dollar, jeudi 26 mai, et atteint un nouveau plus bas depuis sept mois face au billet vert, fragilisé par la perspective de voir le non l'emporter dimanche à l'issue du référendum français sur la Constitution européenne. A 20 heures à Paris, l'euro cotait 1,2511 dollar contre 1,251 dollar vers 18 heures et 1,26 dollar mercredi vers 23 heures. L'euro a reculé jusqu'à 1,2503 dollar, son plus bas niveau depuis le 20 octobre 2004, avant de rebondir légèrement. La vulnérabilité de l'euro a pour toile de fond une faiblesse générale de l'économie en zone euro, contrastant avec la meilleure santé de l'économie américaine. Mais la devise européenne est surtout fragilisée par l'imminence du référendum français sur la Constitution européenne, organisé dimanche, dont les sondages indiquent avec persistance qu'il devrait être négatif. La devise a en particulier pâti ces derniers jours d'informations de presse selon lesquelles Nicolas Sarkozy aurait tenu des propos pessimistes sur le référendum de dimanche. "Ça fait pas mal de temps que je vous dis que c'est râpé", aurait dit le président de l'UMP au premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. UNE CERTAINE VOLATILITÉ Pour Steven Englander, économiste à la banque Barclays Capital, "le résultat du référendum n'est pas encore totalement intégré dans le taux de change entre l'euro et le dollar". Selon lui, il reste à la devise européenne une marge de recul, pour peu que les derniers investisseurs hésitants se décident à liquider leurs positions avant le week-end, afin de ne pas s'exposer au risque. "La probabilité est grande qu'un non soit intégré par le marché"  d'ici à vendredi soir, "plutôt qu'après le résultat du référendum de dimanche", a-t-il ajouté, prévoyant une certaine volatilité sur un marché pourtant incité à la prudence. D'après Thomas Benfer, stratège de Harris Nasbitt, si le non passe, l'euro pourrait s'affaisser encore un peu, et tomber sous le seuil de 1,25 dollar. Un avis partagé par Steven Englander, de Barclays Capital, qui juge qu'un non pourrait faire franchir à l'euro le seuil de soutien technique de 1,2490 dollar, "à partir duquel la baisse s'accélérerait". La fermeture pour congé des places d'échanges à Londres et à New York le lundi 30 mai contribuait aussi à la retenue des investisseurs. "Nous allons avoir une activité faible comme une veille de Noël demain (vendredi)", a conclu M. Benfer.