Scandale L'escapade en discothèque de deux jeunes gymnastes met en émoi la RoumanieDepuis la chute de la dictature communiste, en décembre 1989, les mentalités ont beaucoup évolué en Roumanie, dont la population espère l'adhésion du pays à l'Union européenne le 1er janvier 2007. Ces profonds changements n'ont pas épargné le monde sportif, et en particulier la jeune génération des gymnastes roumains, qui refuse aujourd'hui d'obéir sans broncher à l'autorité discrétionnaire des entraîneurs qui a fait le succès de cette école. En témoigne la récente "affaire" de la sortie en discothèque de Catalina Ponor et Floarea Leonida. En décidant de s'offrir incognito une soirée en boîte de nuit, ces deux gymnastes qui devaient représenter leur pays aux championnats du monde de Melbourne, en novembre ont brutalement remis en question non seulement l'autorité de leurs entraîneurs, mais aussi le style d'une école de gymnastique en quête de modernité.Samedi 27 août, les deux stars de la gymnastique féminine roumaine, fortes de plusieurs médailles d'or mondiales et olympiques, décident de céder à leur envie d'aller danser, malgré les consignes sévères de leurs entraîneurs, Octavian Belu et Mariana Bitang. Vers 22 h 30, Catalina Ponor et Floarea Leonida rentrent, comme d'habitude, dans leur chambre d'hôtel, et font semblant d'aller dormir. Une heure plus tard, échappant à la vigilance de leurs mentors, elles se rendent dans une discothèque de Bucarest."ADIEU L'OR !"Manque de chance : des paparazzis les ont vues, qui les "filent" dans leur aventure nocturne. La nouvelle ne tarde pas à parvenir aux oreilles des entraîneurs, qui attendent toute la nuit les deux rebelles à la réception de l'hôtel. Finalement, celles-ci rentrent à 4 heures. Le verdict est sans appel : en dépit de l'espoir qu'elles représentent pour la gymnastique roumaine, Catalina Ponor et Floarea Leonida sont exclues de l'équipe qui devait représenter la Roumanie aux prochains championnats du monde."Nous leur avons demandé si elles avaient quelque chose à dire, mais elles ont préféré se taire, affirment les entraîneurs. Nous allons informer la Fédération roumaine de gymnastique de leur escapade. Nous ne pouvons pas réaliser nos objectifs aux prochains championnats du monde si nos gymnastes se laissent aller de cette façon."Nicolae Vieru, président de la Fédération roumaine de gymnastique, se montre plus conciliant. "Parfois, il faut fermer les yeux sur certaines choses, plaide-t-il. Ces filles ont 14 ans, il est normal qu'elles ressentent le besoin d'aller en discothèque." Scandalisée, la presse roumaine, elle, s'est rangée du côté des deux gymnastes. Jour après jour, elle se fait l'écho de la colère qui s'est emparée de l'opinion publique, très chatouilleuse sur ce sujet. "Les filles en or mises à la porte de la gymnastique !", "Adieu l'or !", ont titré les journaux de Bucarest.Depuis les années 1970-1980, lorsque Nadia Comaneci raflait les médailles d'or mondiales et olympiques, l'école roumaine de gymnastique s'est toujours efforcée de maintenir son niveau. Mais à quel prix ? Comme à l'époque communiste, l'autorité des entraîneurs est totale. Ceux-ci devaient rendre compte des performances au parti de Nicolae Ceausescu. A partir de 5 ans, les gamines devaient s'entraîner jour et nuit pendant une dizaine d'années avant de rejoindre l'équipe olympique.
