Accord Les Vingt-Cinq soulagés de l'accord sur le budget européenUn énorme nuage a été levé au-dessus de l'Europe", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel. Celle qui a joué un rôle majeur pour rapprocher les vues de Tony Blair et Jacques Chirac a résumé l'état d'esprit des dirigeants européens, samedi 17 décembre, après l'accord chèrement acquis sur le budget européen 2007-2013. Les dirigeants de Vingt-Cinq ont à la fois salué une victoire du bloc européen et félicité Tony Blair d'avoir accepté de réduire le "rabais" britannique de 10,5 milliards d'euros, une concession d'ores et déjà critiquée par les conservateurs britanniques. M. Chirac fera des "propositions ambitieuses" sur les institutions de l'UEDans une allocution radio-télévisée, samedi soir, le président français s'est félicité du "bon accord" trouvé : "C'est un budget autour duquel l'Europe s'est rassemblée, une Europe qui s'est affirmée ainsi sur le plan politique, ambitieuse et solidaire", a-t-il dit. "Maintenant, nous devons passer à une étape suivante et, avec nos partenaires, dans le respect du vote des Français, penser et être en initiative sur le plan de nos institutions" , qui ne sont pas adaptées à l'Europe élargie à 25, a déclaré Jacques Chirac. "Et donc nous devons avoir des institutions plus démocratiques et plus efficaces", a-t-il ajouté, soulignant qu'il s'agira de la tâche de la prochaine présidence autrichienne de l'UE. "J'aurai l'occasion de faire des propositions ambitieuses pour l'Europe de demain que je souhaite à la fois politique et sociale et solidaire" et pour que "l'Europe progresse pour qu'elle s'affirme comme l'un des acteurs majeurs du monde de demain", a conclu le chef de l'Etat. - (Avec AFP)[-] fermerLes dix nouveaux pays-membres, majoritairement issus du bloc soviétique, étaient visiblement soulagés d'avoir échappé à des coupes dans les aides régionales tant attendues, qui visent à développer leurs infrastructures. A Szczecin, le premier ministre polonais, Kazimierz Marcinkiewicz, a déclaré que l'accord de Bruxelles marquait le début de la nouvelle alliance triangulaire de la Pologne avec l'Allemagne et la France.Jacques Chirac et Angela Merkel "ont agi avec nous de bout en bout", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. C'est une très bonne situation pour la Pologne, nous avons réussi à relancer le triangle de Weimar." Alors que ce regroupement informel entre Paris, Berlin et Varsovie créé au début des années 1990 s'est quelque peu relâché quand la Pologne a soutenu l'intervention américaine en Irak de 2003, Jacques Chirac a proposé qu'il se réunisse le plus tôt possible, selon le chef du gouvernement polonais.L'HOMMAGE DE CHIRAC À BLAIR Son ministre des affaires étrangères, Stefan Meller, s'est lui dit "frappé" par "les extraordinaires et sincères marques de compassion de la part de nombreux chefs de gouvernement et de ministres." Le premier ministre suédois, Goran Persson, a salué les qualités de leadership manifestées par les Britanniques pour réussir à sceller un accord, et Jacques Chirac a salué le courage de Tony Blair. "La présidence [britannique de l'UE] a été remarquablement menée, avec beaucoup d'intelligence et beaucoup de courage, parce que chacun comprend qu'il en a fallu à M. Tony Blair pour accepter ce qui était tout de même la remise en cause d'un avantage indiscutable, dans un contexte politique forcément pas facile", a estimé le président français. "L'UE AVAIT BESOIN DE CE SUCCÈS"Ces louanges ont toutefois peu de chances de servir le premier ministre britannique dans son propre pays. "On a rarement fait, dans des négociations européennes, autant de concessions en échange de si peu, a critiqué William Hague, secrétaire au Foreign Office du "cabinet fantôme" de l'opposition conservatrice. Il est sidérant de constater que notre gouvernement a reculé de plusieurs kilomètres alors que les Français n'ont pratiquement pas bougé d'un iota." Le quotidien conservateur Daily Mail, toujours très critique envers l'UE, a estimé que la Grande-Bretagne était humiliée, tandis que le Daily Telegraph a dénoncé une capitulation.L'ensemble des gouvernements ont reconnu que cet accord avait sauvé l'alliance européenne de la paralysie qui menaçait depuis les "non" français et néerlandais au projet de Constitution européenne. "L'UE avait besoin de ce succès, selon le premier ministre hongrois, Ferenc Gyursany. Parler d'une Europe commune et d'objectifs communs ne suffit pas. Il fallait un budget permettant de réaliser ces objectifs." A Madrid, le ministre de l'économie Pedro Solbes a salué "un bon résultat pour l'Europe et, incontestablement, pour l'Espagne"., tandis que son collègue des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, annonçait que"L'Europe repart et peut regarder l'avenir avec un espoir accru".
