Annonce Les Vingt-Cinq décrochent un accord sur les quotas de pêche en 2007 Les ministres européens de la pêche sont parvenus, au finish, à un accord à l'unanimité sur les quotas de pêche dans l'Atlantique, la Mer du Nord et la Manche en 2007, au terme de 36 heures de négociations à Bruxelles. Les Etats membres ont finalement accepté d'importantes réductions des quotas et des jours de pêche pour le cabillaud, surexploité et dont les stocks baissent dangereusement, et une solution inédite a été trouvée pour l'anchois, l'autre point de blocage des négociations. Le ministre de l'agriculture finlandais, Juha Korkeaoja, qui présidait la session, s'est déclaré "satisfait de cette décision importante", lors de la conférence de presse finale. Le commissaire européen à la pêche, le Maltais Joe Borg, a estimé que l'accord "difficilement" conclu "renforce l'approche [européenne] pour une pêche durable". L'Atlantique, la mer du Nord et la Manche représentent le gros de la pêche européenne, qui fait vivre directement quelque 500 000 personnes, et dont dépend beaucoup l'activité et la vitalité économique des zones côtières. BAISSE DES CAPTURES DE CABILLAUD DE 15 % À 20 % Dans ces négociations marathon annuelles, les Etats membres tentent d'éviter la surexploitation des ressources halieutiques, tout en maintenant l'activité économique des pêcheurs, dans un contexte de raréfaction générale des espèces. Selon l'accord conclu, le tonnage des captures de cabillaud (aussi appelé morue lorsqu'il est salé et séché) devra baisser de 15 % à 20 % selon les zones de pêche. Le nombre de jours de pêche autorisés diminuera de 8 % à 10 %. Les grands pays pêcheurs de cabillaud, comme le Danemark, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, ont finalement accepté ces restrictions, moins fortes que celles demandées initialement par la Commission européenne. Pour la pêche à l'anchois dans le golfe de Gascogne, qui opposait la France et l'Espagne, sera autorisée une "pêche expérimentale" de 3 mois (du 15 avril au 15 juin) pour seulement 10 % des navires des deux pays (soit 20 bateaux espagnols et 8 français), après quoi une nouvelle décision sera prise d'après l'avis des scientifiques. UN "COMPROMIS" JUGÉ ACCEPTABLE PAR LA FRANCE Le ministre de l'agriculture et de la pêche français, Dominique Bussereau, qui combattait la menace d'une interdiction totale de la pêche à l'anchois, a estimé qu'il s'agissait d'un "compromis" acceptable. Le problème de l'anchois était très sensible politiquement car l'Espagne et la France sont les deux principaux pays de pêche de l'UE. M. Bussereau a fait valoir que l'anchois ne représentait qu'une petite partie de la pêche française et qu'il avait obtenu satisfaction sur la plupart de ses autres priorités comme le maquereau, la langoustine, le merlu et le requin taupe, avec des quotas en hausse ou maintenus, ainsi que sur les jours de mer dans les zones de pêche au cabillaud. L'espagnole Elena Espinosa, qui soutenait le moratoire sur l'anchois, s'est déclarée satisfaite par la solution trouvée et a estimé que son pays avait, parallèlement, réussi à augmenter ses quotas pour les espèces qui avaient le plus de valeur commerciale.