Annonce Les troupes américaines quittent l'Ukraine sous la pression des pro russesLes 200 réservistes américains venus préparer des manoeuvres américano-ukrainiennes et bloqués depuis plusieurs jours en Crimée par des manifestants anti-OTAN ont commencé à quitter l'Ukraine, dimanche 11 juin, sans avoir pu accomplir leur mission.Un premier groupe d'une centaine d'hommes a quitté dans la matinée un établissement de cure à Féodosia, où ils étaient logés, et s'est rendu à Simféropol (Crimée) pour y prendre l'avion et regagner les Etats-Unis. L'autre moitié des réservistes suivra lundi, a précisé un porte-parole de la Marine ukrainienne Volodymyr Bova.Plusieurs centaines de manifestants anti-OTAN, réunis à la sortie de l'établissement de cure, n'ont pas caché leur joie devant le départ des Américains de Féodosia."Yankee, ce n'est pas la peine de venir chez nous avec les armes (...) Venez vous reposer ici !", a crié dans le haut-parleur un manifestant, la Crimée étant réputée pour ses stations balnéaires.Selon des députés proches du pouvoir ukrainien les manifestations anti-OTAN sont directement inspirées par Moscou, qui craint de voir se développer une présence militaire américaine permanente à quelques kilomètres de son territoire.PAS DE FEU VERT DU PARLEMENTLes préparatifs pour les manoeuvres "Sea Breeze 2006", prévues du 17 juin au 2 août en Crimée et visant à renforcer la coopération entre l'Ukraine et l'OTAN, ont déclenché de vives manifestations de l'opposition pro-russe en Crimée. Les sentiments anti-OTAN sont particulièrement forts dans cette péninsule, un territoire russe rattaché à l'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954, où demeurent de nombreux russophones et qui sert de base à la Flotte russe de la mer Noire. D'autres poussaient des "Hourra!" et sifflaient alors que trois bus avec des réservistes, accompagnés d'un important dispositif de sécurité, quittaient le sanatorium au son de chansons patriotiques de l'URSS, diffusées depuis un magnétophone par des manifestants.Préoccupé par la formation d'une majorité gouvernementale, le Parlement ukrainien n'a toujours pas donné son feu vert à ces manoeuvres. Dans ce contexte, Kiev a dû repousser sine die des exercices ukraino-britanniques qui devaient commencer le 13 juin dans le sud de l'Ukraine.Le porte-parole de l'ambassade américaine en Ukraine, Brent Byers, a pour sa part déclaré à la presse à Féodosia que Washington était "chagriné" par le fait que ces militaires "n'aient pas pu réaliser leurs projets, qui seraient utiles pour les militaires ukrainiens". Les réservistes, ingénieurs de l'infanterie navale, devaient notamment construire des casernes sur un terrain d'entraînement ukrainien près de Féodosia, mais n'ont même pas pu commencer les travaux.
