Annonce Les Suisses ont adopté des lois sur l'immigration très restrictivesLes Suisses ont voté à 68 % en faveur d'une loi bien plus sévère sur l'immigration et à 67,8 % pour durcir les conditions d'accès au droit d'asile. Aucun des 26 cantons ne s'est opposé à la nouvelle réglementation. Les résultats du referendum organisé dimanche 24 septembre sont clairs.Le président de l'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste) Ueli Maurer s'est déclaré satisfait dimanche de cette victoire. L'UDC est devenu le premier parti suisse en 2003 avec un programme visant particulièrement les "abus" du droit d'asile. Sur ses 7,3 millions d'habitants, la Suisse compte 21 % d'étrangers."Je ne veux pas de ghettos à la française", a plaidé Christophe Darbellay, le président du Parti démocrate-chrétien (PDC), très divisé sur ces lois.QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES PARTICULIÈRES La nouvelle loi sur le droit d'asile prévoit le rejet sans examen des demandes des personnes dépourvues de papiers d'identité. La loi supprime aussi l'aide sociale en faveur des déboutés du droit d'asile et la remplace par une simple "aide d'urgence" de 960 francs suisses par mois (604 euros), un montant considéré comme le minimum vital par les associations.Les autorités pourront aussi détenir des déboutés "récalcitrants" du droit d'asile pendant 18 mois au lieu de neuf actuellement.La loi sur l'immigration revient quant à elle à interdire la venue en Suisse d'étrangers non européens qui ne seraient pas recrutés pour un poste de travail précis. Les candidats devront prouver qu'ils disposent de qualifications professionnelles particulières et qu'aucun travailleur suisse ni européen n'a été trouvé pour occuper le poste en question."UNE DES LOIS LES PLUS RESTRICTIVES EN EUROPE""La Suisse a adopté l'une des législations les plus restrictives en Europe et d'autres pays pourraient suivre", s'est inquiété le porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés, William Spindler.La loi sur l'immigration est "démodée", a estimé Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Pour lui, "la distinction opérée dans la nouvelle loi sur les étrangers entre Européens et non-Européens est artificielle dans une économie globalisée".Les réprésentants des Eglises protestantes, catholiques et israélites se sont joints aux critiques sur les nouvelles lois.
