Exposition Les sculptures de Jacques Zwobada exposées à Paris Une galerie parisienne expose jusqu'au 15 janvier une rétrospective du sculpteur Jacques Zwobada (1900-1967), un artiste français reconnu internationalement, représenté aujourd'hui dans divers musées et lieux publics d'Europe et d'Amérique. Vingt-six bronzes donnent une vue d'ensemble de son œuvre extrême et paradoxal. Formé au dessin par un ancien professeur de lycée et quelques mois aux Beaux-Arts, Jacques Zwobada oriente sa vocation de sculpteur devant les œuvres de Rodin, qui déclenchent en lui un jaillissement créatif intense. En son hommage, il exécute une de ses premières sculptures, Le Lutteur, un bronze où apparaît déjà un sens affirmé des volumes (30 000 €). Il se libère tout de suite des contraintes de la représentation et trouve son langage propre, une stylisation à la limite de l'abstraction. Ses formes et ses lignes s'harmonisent d'abord tout en rondeur et en sensualité, d'autant plus sur des figurations évoquant la féminité : Orogénie (13 000 €), Solitude (6 000 €), Onde (11 000 €). En 1953, il crée La Danseuse, choisie plus tard par la ville de Rome comme décor central d'une fontaine (9 000 €). Un nouveau tournant se dessine dans l'œuvre de Zwobada avec la création des "Verticales", qui, en 1955, inaugurent un registre différent, relevant de l'abstraction pure. Ces sculptures effilées qui découpent l'espace suggèrent une fulgurance d'élan et de mouvement. Elévation (80 000 €), Métamorphose (60 000 €), Anamorphose (8 000 €) se situent dans cette veine. En 1956, la mort de sa muse Antonia le laisse accablé de chagrin. Il décide de lui élever un monument funéraire qui réunira ses créations, et se consacre dès lors entièrement à ce projet unique dans l'histoire de l'architecture et de la sculpture moder- nes. Près de Rome, la ville natale d'Antonia, il fait construire un tombeau en demi-cercle flanqué de deux chapelles et décoré d'une composition en mosaïque noir et blanc. La première œuvre installée, Le Couple, dont la création remonte à 1952, évoque une fusion et synthétise l'axe donné à son engagement esthétique (16 000 €). La Chevauchée nocturne, un bronze visionnaire considéré comme un de ses chefs-d'œuvre, prend place à l'entrée (66 000 €), une "Verticale" (10 000 €) occupe le centre de l'allée des cyprès, au long de laquelle se trouvent rassemblées d'autres sculptures : Orphée et Eurydice (12 000 €), Les Lutteurs(13 000 €), Animal fantastique (11 000 €). L'intérêt de cette exposition est de donner une vision globale de l'œuvre de Jacques Zwobada. Ses périodes successives semblant si différentes se fondent finalement dans une unité où l'on peut lire la même recherche continue, de plus en plus approfondie. Les sculptures de la fin de sa vie, difficiles et presque violentes, se révèlent beaucoup plus abordables à la lumière du cheminement d'une vie entière. Catherine Bedel Rétrospective Jacques Zwobada, galerie Martel-Greiner, 71, boulevard Raspail, 75006 Paris. Tél. : 01-45-48-13-05. Jusqu'au 15 janvier, du mardi au vendredi de 13 heures à 19 heures, le samedi de 14 heures à 19 heures et le dimanche matin de 11 heures à 13 heures.