Concert Les Scissor Sisters à Trafalgar SquareAprès avoir battu des records de ventes en Grande Bretagne en 2004, les Scissor Sisters resteront-ils le groupe pop favori des Britanniques ? Samedi 16 septembre, le quintet new-yorkais donnait un concert gratuit (sur invitation) à Trafalgar Square, en plein coeur de Londres. Soit deux jours avant la sortie mondiale de leur second album, Ta-Dah. En 2004, ces Américains tout droit sortis d'une comédie musicale avaient vendu des millions d'exemplaires de leur premier album (We Are Scissor Sisters, Mercury). Une infernale machine à danser qui empruntait autant à Elton John (il a collaboré au nouvel album) pour les mélodies, qu'aux Bee Gees pour le falsetto de l'inénarrable chanteur Jake Shears.Plantée devant la National Galery et ses trottoirs envahis de pigeons, la scène est encadrée de dorures, façon tableau de maître. Les deux fontaines de la place lui font face. Il est 18 heures, et les palissades s'ouvrent à un public vêtu de rouge, le code couleur imposé de la soirée. Car ce concert de promotion est aussi une oeuvre de charité, organisée par une marque de téléphone en soutient au projet Red, pour la lutte contre le sida en Afrique. Un projet soutenu par de nombreuses pop stars. Deux écrans géants relayent leurs discours pendant deux heures. A en croire nos vedettes, il suffirait de dépenser notre argent en tee-shirt, téléphone, bière et autre basiques de la culture jeune occidentale pour venir en aide aux malades africains.20 h 30, le groupe entre en scène, enfin. Take your mama out all night retentit sur la place. Une chanson populaire, dansante à souhait, reprise en choeur dès le premier couplet. Depuis leurs débuts, en 2001, rien ne semble avoir changé chez ces fous de cabaret, et c'est tant mieux. Jake, filiforme et bondissant, fait le beau en matador pailleté. Ana Matronic, tatouage sur l'épaule, crinière rousse et robe dorée, joue les plantureuses déesses. Babydaddy à la basse, Del Marquis à la guitare et Paddyboom derrière sa batterie ont enfilé leurs redingotes à rayures. Un nouveau titre, I Can't Decide, un ragtime. Le public hésite. Il ne connaît pas encore la chanson, mais l'adopte sans tarder. She's My Man, hommage à La Nouvelle-Orléans, Everybody Wants the Same Thing, Lights, transposés sur scène, obtiennent en un clin d'oeil leurs galons de tubes.Les Sissor Scisters amusent, émeuvent, entraînent dans leur sillage foldingue une foule qui ne demande que ça. Au sommet de la fontaine en eaux, un fan improvise une danse, en slip et ventre à l'air, sous les yeux de ses idoles et d'un public hilare. I Don't Feel like Dancing (je n'ai pas envie de danser), dit leur nouveau single, une irrésistible rengaine disco. Il est 22 heures, Jake Shears a enfilé sa combinaison moulante dorée pour le rappel. Des marionnettes géantes envahissent la scène comme à chacun de leur final. Trafalgare Square a les bras en l'air et le sourire aux lèvres.
