Crise Les rebelles tchadiens progressent vers N'Djamena Au lendemain d'une journée d'affrontements à l'issue incertaine, les hommes de l'Union des forces pour la démocratie et le changement (UFDD) ont déserté dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 novembre Abéché, localité située à 700 km à l'est de N'Djamena. L'armée gouvernementale a repris le contrôle de la ville, sans combats, dès le lever du jour. "Ce n'est pas du tout une défaite", a expliqué le chef de l'UFDD, le général Mahamat Nouri. "Notre objectif est de détruire progressivement les troupes ennemies pour les affaiblir. Nous avons occupé Abéché quelques heures, nous avons infligé de lourdes pertes à l'armée d' [Idriss] Deby, maintenant, nous nous replions", a-t-il poursuivi. Si l'UFDD a quitté Abéché, une colonne d'une autre coalition rebelle a été signalée à la mi-journée à seulement 400 km de N'Djamena. "La perspective de combats dans la grande périphérie de N'Djamena n'est pas à exclure dans les prochaines vingt-quatre heures", a indiqué l'ambassade de France qui a demandé aux ressortissants français de la capitale de ne pas quitter leur domicile dès la tombée de la nuit. N'DJAMENA POINTE DU DOIGT LE SOUDAN ET L'ARABIE SAOUDITE Les autorités tchadiennes craignent une attaque de la capitale similaire à celle d'avril dernier, qui avait fait des centaines de morts. Dans un communiqué publié dimanche, le gouvernement tchadien a qualifié les opérations rebelles des dernières quarante-huit heures d'"opération de grande envergure tendant à le déstabiliser". Il a accusé comme à l'habitude le Soudan et, pour la première fois, l'Arabie saoudite d'en être les principaux inspirateurs. Le Soudan et l'Arabie saoudite "équipent, entraînent les mercenaires, et leur assurent la logistique nécessaire pour attaquer aujourd'hui le Tchad sur plusieurs fronts à l'est", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Hourmadji Moussa Doumgor. "La guerre imposée aujourd'hui au Tchad relève d'une guerre pour la promotion de l'islamisme militant prônée par Al-Qaida de Ben Laden, qui n'épargnera aucun pays de la sous-région", a-t-il ajouté.