Kidnapping Les ravisseurs d'un photographe exigent le départ des troupes italiennes d'Afghanistan Les ravisseurs du photographe italien Gabriele Torsello, enlevé par des hommes armés, le 12 octobre, dans la province de Kandahar, en Afghanistan, se sont à nouveau manifestés, mercredi soir 18 octobre, pour demander "le retrait de tous les soldats italiens du pays". Selon le communiqué émis par le site d'information en ligne PeaceReporter, lié à l'ONG italienne Emergency, les ravisseurs ont appelé le responsable de la sécurité de l'hôpital de l'ONG à Lashkar Gah, dans le sud de l'Afghanistan. C'est ce même site que le photographe indépendant, âgé de 38 ans et basé à Londres, où il s'est converti à l'islam, avait contacté pour donner de ses nouvelles. "S'il n'est pas possible d'obtenir le retour au pays de l'apostat, alors nous demandons le départ de tous les soldats italiens d'Afghanistan", auraient affirmé les ravisseurs, dans une allusion à leur message de la veille dans lequel ils avaient exigé le retour à Kaboul, dans un délai de quatre jours, d'Abdul Rahman, 41 ans, un Afghan converti au christianisme. Ce dernier s'est réfugié en Italie en mars afin d'échapper aux menaces de mort qui pesaient sur lui pour avoir abjuré l'islam. Le nouvel appel des ravisseurs exigeant le retrait des soldats italiens, mercredi, a été bref. Le responsable d'Emergency n'a pu parler, cette fois, avec le photographe. Les ravisseurs ont précisé que l'ultimatum lancé la veille, pour la fin du ramadan, dimanche soir, était maintenu. Dans son communiqué, PeaceReporter souligne que cette deuxième requête est arrivée alors que le gouvernement italien a déclaré "irrecevable" l'échange entre le photographe et l'Afghan converti. Mardi, les ravisseurs avaient souligné qu'ils ne voulaient pas d'argent, contrairement à ce que certains avaient pu penser au moment de l'enlèvement, mais seulement le retour au pays d'Abdul Rahman. M. Rahman a obtenu l'asile politique deux jours après son arrivée en Italie, le 30 mars. Depuis, il vit caché dans la péninsule sous la protection du ministère de l'intérieur. Converti au christianisme il y a seize ans alors qu'il travaillait pour une ONG chrétienne au Pakistan, il a passé neuf ans en Allemagne, avant de revenir en Afghanistan en 2002. Dénoncé par sa famille, il avait commencé à être jugé en 2006 pour s'être converti, un acte passible de la peine de mort. Son cas avait ému les pays occidentaux. L'Italie avait été en première ligne pour plaider la clémence auprès des autorités afghanes. Grâce à un artifice de la Cour suprême, Abdul Rahman avait évité la condamnation à mort et obtenu de quitter le pays. En Afghanistan, la conclusion de l'affaire avait été suivie d'une vague de critiques contre le président Karzaï. Si, au départ, l'enlèvement de Gabriele Torsello avait pu sembler le fruit du hasard, il est aujourd'hui, pour nombre de commentateurs, clairement politique. Aussi bien avec la demande d'échange qu'avec le départ des 1 800 soldats italiens, les ravisseurs semblent vouloir se donner un statut politique et "s'accréditer" auprès du mouvement taliban. Même si celui-ci a nié toute implication dans l'enlèvement.