Annonce Les ratés des essais de vaccin contre le sida Les tests du vaccin préventif contre le sida ont été suspendus en France. Un patient américain soumis à des tests similaires a connu une complication sérieuse. Cette interruption intervient un mois après une vaste campagne d'appel à volontaires. La nouvelle parvient au directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS), Michel Kazatchkine, le 21 décembre : un volontaire américain de 40 ans, qui fait partie d'un essai clinique pour un vaccin préventif contre le sida, vient d'être hospitalisé pour la seconde fois à la suite d'une myélite, une complication neurologique sérieuse pouvant aller jusqu'à la paralysie. A l'origine de cette complication, un lipopeptide, "une molécule qui a la faculté de bien pénétrer les cellules", indique le Figaro qui révèle l'affaire. Or, celle-ci est également utilisée dans la campagne française d'essai clinique du vaccin préventif VAC 18. Par précaution, l'ANRS suspend immédiatement cette expérimentation. Dans la foulée, l'agence arrête également les injections du VAC 16, pourtant composé d'un autre lipopeptide. Selon le Figaro, cette suspension intervient alors qu'il n'y a eu pour l'instant aucun lien établi entre les tests et la maladie développée chez le patient américain. C'est un coup dur pour l'ANRS, qui, en novembre, appelait au volontariat pour lancer le premier essai européen de phase 2 d'un vaccin préventif, une nouvelle étape importante dans la recherche contre le sida. A l'agence, on se veut néanmoins rassurant : après une batterie de vérifications, l'essai du VAC 16 a déjà été relancée. Quant au VAC 18, les experts de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), planchent sur la question.Une réponse d'ici 15 jours Le Figaro précise que "jusqu'à présent, aucun des 15 essais cliniques menés par l'ANRS grâce à son réseau de 250 volontaires n'a entraîné de complications notables". L'agence ajoute que le patient américain n'aurait pas pu entrer dans le protocole français : sa précédente participation à une expérimentation sur un médicament antirétroviral l'excluait de fait. Pour Michel Kazatchkine, (1) interrogé par le Figaro, "cette situation est psychologiquement difficile" pour les volontaires et la priorité est donnée à leur information. Face à leur inquiétude et à la possible péremption du vaccin "d'ici à 8 mois", le directeur de l'ANRS ajoute : "Si je n'ai pas le feu vert de l'Afssaps dans quinze jours, je prendrai la décision d'arrêter l'essai 'ANRS VAC 18' pour de bon".
