Annonce Les prix des carburants à la pompe s'approchent d'un niveau record PARIS (AFP) - A quinze jours des premiers départs en vacances, les prix des carburants à la pompe, proches de leur niveau record, flambent en France, dans le sillage d'une hausse constante du baril de brut et d'une première remontée du dollar face à l'euro depuis neuf mois. Faire le plein de sa voiture coûte en moyenne entre 8% et 9% plus cher aujourd'hui qu'au début de l'année, selon les derniers chiffres de la direction générale de l'énergie et des matières premières (DGEMP) au ministère de l'Economie. Un litre de gazole revient en moyenne en juin, toutes taxes comprises, 1,003 euro alors qu'il valait 0,92 euro en janvier, soit une hausse de 9%, tandis que le litre d'essence (super sans plomb 95) s'est apprécié de 8% à 1,13 euro, contre 1,05 euro en janvier. Depuis le début de l'année, le gazole coûte en moyenne 0,97 euro et l'essence 1,10 euro. Si l'on compare la semaine du 10 juin 2005 à celle du 10 juin 2004, l'écart est encore plus remarquable: les automobilistes doivent aujourd'hui payer 19,6% de plus qu'il y a un an pour un litre de gazole, et 7,7% de plus pour l'essence. "On est aujourd'hui proche des prix records: en 2000, le litre d'essence avait atteint 1,15 euro, mais le gazole n'a jamais coûté aussi cher", juge le délégué général de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky. Chez Total, qui possède en France 3.000 points de vente (marques Total et Elf) et 2.000 stations-service (marque Elan), le litre de gazole vaut aujourd'hui 1,08 euro, et celui d'essence 1,18 euro, soit 20 centimes de plus pour le gazole que lors de son niveau le plus bas en juillet 2004, et 14 centimes de plus pour l'essence qu'en janvier 2005, son plus bas niveau. "Comme les prix sont très volatils, nous répercutons les variations avec trois ou quatre jours de décalage pour lisser les prix", souligne Jean-Pierre Basbayon, responsable du département prix chez Total. Deux facteurs ont contribué à l'envolée des prix à la pompe: la flambée du baril de brut, qui en l'espace d'un mois a gagné 12 dollars à New York pour atteindre vendredi les 58,60 dollars et, pour la première fois depuis longtemps, la remontée du billet vert. L'affaiblissement de la devise européenne a provoqué une envolée du prix de baril de l'ordre de 17% depuis mars, relève l'UFIP. "En mars, le brut valait 53 dollars le baril avec un euro à 1,32 dollar, soit 40 euros le baril. Aujourd'hui le baril est de l'ordre de 58 dollars pour un euro à 1,22 dollar, ce qui fait passer le baril à quasiment 47 euros", note M. Schilansky. L'euro, qui avait jusque là protégé la hausse des prix du pétrole libellés en dollars, a reculé le 10 juin à son plus bas niveau depuis près de neuf mois face au dollar, dans la foulée d'indicateurs économiques américains satisfaisants. L'importance des taxes sur les produits pétroliers - qui sont fixes et représentent la majeure partie du prix à la pompe - amortit cependant la facture des Français. "Après une petite baisse de la consommation de carburants quand les prix montent, on constate généralement que les gens reprennent leurs habitudes", relève l'UFIP.