Annonce Les poursuites embarrassées de l'industrie du disque Les premières poursuites contre des échangeurs de fichiers musicaux en France ont été lancées avec prudence, par peur de répéter les maladresses américaines. Mais l'industrie compte en lancer plus durant l'été. L'industrie française du disque hésitait depuis longtemps à lancer une vague de poursuites contre les échangeurs hexagonaux. Elle comptait sur la "peur du gendarme" qui a selon elle fait ses preuves aux Etats-Unis où la RIAA a lancé plus de 3000 poursuites en moins d'un an et se vante d'avoir fait baisser la fréquentation des réseaux peer-to-peer.Eviter les adosMais si elle comptait suivre le modèle américain, l'industrie française s'est également inquiétée des quelques écueils que les majors ont rencontré outre-Atlantique. C'est donc avec une prudence extrême que les producteurs français ont déposé mardi une première vingtaine de plaintes contre X pour téléchargement illégal d'œuvres musicales.Les producteurs ont ainsi expliqué qu'ils n'avaient visé "que les plus gros pratiquants" et ne poursuivaient que ceux qui avaient partagé la musique présente sur leur disque dur. Comme aux Etats-Unis, c'est donc la mise à disposition (upload) qui est visé et non le téléchargement en lui-même : celui-ci pourrait être assimilé à de la copie privée, ce qui rendrait les poursuites nulles.De même, selon Libération, les producteurs auraient évité de viser ceux qui partageaient de la musique pour adolescents (Star Academy, Lorie…) : "on a déjà une sale image, alors on voudrait éviter la petite fille de 12 ans avec un père Rmiste….", a confié un dirigeant au quotidien. En bref, ne pas commettre la même maladresse que la RIAA, qui avait poursuivi une élève modèle d'un quartier difficile de New York.Chiffres en progressionMalgré cette prudence initiale, l'industrie compte renforcer l'offensive dans les semaines à venir, et parle de centaines de plaintes qui pourraient aboutir à des poursuites dès la rentrée. En attendant, il leur faut obtenir des fournisseurs d'accès les identités des premières personnes poursuivies : celles-ci ont été repérées par observation des fichiers partagés et collecte de l'adresse IP, sorte de carte d'identité de l'ordinateur sur le réseau. Les FAI ne sont tenus de fournir l'identité qu'à la demande d'un juge.La SCPP a par ailleurs rendu public son résultat annuel. Or, alors qu'elle attribue son avenir calamiteux à l'échange de fichiers, ces chiffres sont bons. Les perceptions courantes recueillies par la Société civile des producteurs de phonogrammes a augmenté de 13,7% en 2003. Le montant de la redevance pour copie privée collectée par Sorecop est pour sa part de plus de 86 millions d'euros, contrte 65 millions en 2002. De bons chiffres, un discours catastrophistes… Le conjonction de ces deux annonces risque de ne pas faire une bonne publicité aux poursuites.
