Annonce Les pourparlers sur le Darfour devraient reprendre au Nigeria Les pourparlers entre le gouvernement soudanais et les rebelles du Darfour, région de l'ouest du Soudan en guerre civile, doivent reprendre le 10 juin au Nigeria après une interruption de six mois, a annoncé, jeudi 26 mai, le président de la commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konaré. "Nous espérons vivement que les négociations qui vont reprendre à Abuja le 10 juin (...) vont être rapidement couronnées de succès", a déclaré M. Konaré à Addis-Abeba, à l'ouverture d'une conférence des bailleurs de fonds sur le Darfour. "Nous devons veiller à ce que toutes les parties, particulièrement les rebelles, soient à Abuja", a-t-il ajouté. Les négociations de paix entre les deux parties en conflit sont interrompues depuis le mois de décembre. La guerre au Darfour, qui a débuté en février 2003, a fait entre 180 000 et 300 000 morts selon les estimations, et environ 2,4 millions de déplacés et 200 000 réfugiés. La rébellion dans le Darfour est menée principalement par le Mouvement/Armée de libération du Soudan (SLM/A) et le Mouvement pour la justice et de l'égalité (JEM). Ils réclament notamment plus d'autonomie et un développement économique pour leur région qu'ils estiment "marginalisée". Les combats opposent ces deux mouvements aux troupes gouvernementales appuyées par des milices arabes, les janjawids, responsables d'exactions contre les cultivateurs sédentaires d'origine africaine. L'UA dispose actuellement de quelque 2 700 hommes dans la région et compte porter ce nombre à 7 731 d'ici à fin septembre. Pour renforcer la Mission de l'UA au Darfour (AMIS), sur place depuis août 2004, l'organisation, qui manque cruellement de moyens financiers, a fait appel à l'aide de la communauté internationale, "bien que, dans des conditions particulièrement difficiles, l'AMIS a réalisé un travail remarquable sur le terrain", a estimé M. Konaré. Mais "la taille et les moyens logistiques dont l'UA dispose sont largement en deçà des moyens nécessaires pour que nous puissions avoir un impact", a-t-il ajouté. Son appel a été soutenu par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. "Je vous appelle tous à soutenir l'UA et à déployer vos efforts en tant que partenaires", a-t-il déclaré. "Nous attendons d'entendre les détails pour savoir comment les offres (des bailleurs de fonds) se transformeront en action concrète", a-t-il ajouté. L'AMIS "est nécessaire pour renforcer la stabilité, mais pas pour avoir la paix. Cela peut seulement être obtenu lors de négociations politiques. Les négociations d'Abuja sont le seul moyen d'y parvenir", a-t-il souligné.