Annonce Les Pays-Bas ne parviennent pas à contrôler la maladie de la langue bleueOn est encore loin d'en avoir fini avec l'épizootie de la nouvelle forme de la maladie de la langue bleue, cette maladie animale due à un virus transporté par un moucheron qui sévit depuis plus de trois mois aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique et en France.Le ministère néerlandais de l'agriculture a annoncé, jeudi 16 novembre, que le nombre des élevages touchés par cette infection (également dénommée fièvre catarrhale du mouton) était passé de 206 cas il y a un mois à 434 aujourd'hui.La moitié sud du pays est désormais considérée comme "zone de sécurité" et, à ce titre, soumise à une série d'obligations sanitaires préventives. En France, où un sixième cas a été officiellement identifié, mardi 14 novembre, dans un élevage de bovins à Bondues (Nord), des mesures ont été prises dans 17 départements du Nord-Est. Les éleveurs concernés ont demandé, sans succès, au ministère de l'agriculture de lever certaines des restrictions touchant à l'immobilisation des animaux.MOUCHERON PIQUEURLes premiers cas de cette affection ont été diagnostiqués, à la mi-août, dans un élevage du sud des Pays-Bas, près de la frontière belge et à proximité de Maastricht. Appliquant la réglementation sanitaire internationale, le ministère néerlandais de l'agriculture a d'emblée mis en oeuvre des mesures restrictives concernant les déplacements de tous les animaux vers des zones géographiques non infectées et aussitôt rendu obligatoires des traitements par insecticides de tous les ruminants.Pour autant, ces dispositions n'ont pas fait la preuve de leur efficacité et l'épizootie n'a cessé de progresser. C'est la première fois que cette affection est identifiée à une telle latitude en Europe, où elle a touché près d'un millier de bovins et d'ovins. Ces derniers souffrent de fortes fièvres et présentent un bleuissement de la langue. La mortalité dans les cheptels atteints est élevée.Depuis peu, on sait que l'actuelle épizootie est due à l'infection des ruminants par un nouveau sérotype viral. Fin octobre l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a annoncé l'identification d'un nouveau vecteur : Culicoides dewulfi, un moucheron piqueur d'environ 2 mm, cousin de Culicoides imicola, connu pour être responsable de cette maladie sur le continent africain ainsi que dans le sud de l'Europe. On peut craindre que ce nouveau vecteur soit adapté au continent européen.Dans les quatre pays concernés, la communauté des virologistes, entomologistes et vétérinaires ne fait plus mystère de ses interrogations et de ses inquiétudes, tout comme les autorités sanitaires et politiques européennes. La surprenante douceur climatique qui, fin novembre, prévaut sur l'ouest du continent européen explique sans doute l'incapacité des autorités néerlandaises à maîtriser la situation.
