Crise les nouvelles violences à Atjeh menacent la paix en Indonésie les corps de deux hommes apparemment assassinés ont été retrouvés dans la province séparatiste d'Atjeh, au lendemain d'un accrochage armé entre les forces de sécurité et la guérilla, a annoncé la police. Ces deux incidents distincts témoignent de la difficulté à mettre en oeuvre l'accord de paix signé le 15 août à Helsinki, censé conclure un conflit meurtrier opposant Djakarta au Mouvement Atjeh libre (GAM). Deux trêves ont avorté ces dernières années dans cette région du nord de Sumatra. Les deux cadavres ont été retrouvés, dimanche, sous un pont dans le district de Bireuen, a indiqué le chef de la police du district, Suprianto Tarah. "Les victimes avaient autour du cou la marque d'une corde et elles avaient des blessures à l'arme blanche sur leur torse", a-t-il déclaré à des journalistes. Dimanche, l'armée a par ailleurs fait part d'un accrochage armé avec, selon elle, des rebelles du GAM. ACCORD "VIOLÉ" Le général Supiadin, commandant militaire de la province, a accusé des membres du GAM d'avoir ouvert le feu sur une patrouille de soldats à Indrapuri, dans le district du Grand Atjeh. "Quelles que soient leurs raisons, ils ont déjà violé l'accord. Ils portaient des armes et, deuxièmement, ils en ont fait usage", a déclaré l'officier, en précisant que les militaires avaient de leur côté répliqué en ouvrant le feu. Le GAM et les forces de sécurité indonésiennes se sont engagés à respecter scrupuleusement le traité de paix, mais les experts ont prévu que la traduction sur le terrain de ces paroles serait difficile. Un ancien membre du GAM avait été tué par balle le dimanche précédent dans le district d'Atjeh-Ouest, et le nombre de décès violents connus se monte donc à trois depuis le 15 août. Le chef de la mission d'observation de la paix à Atjeh, le Néerlandais Pieter Feith, a fait part de sa "grande préoccupation concernant les incidents graves impliquant l'utilisation d'armes qui se sont déroulés ces derniers jours dans différents endroits de la province d'Atjeh". Les observateurs de l'UE et de l'Asean qu'il coordonne surveilleront à partir du 15 septembre l'application de l'accord, notamment le retrait des militaires et la remise des armes du GAM. Le protocole d'accord de paix prévoit l'amnistie des rebelles, le dépôt de leurs armes et le retrait des troupes habituellement basées hors de la zone, afin de mettre fin à trente ans de violences qui ont fait quelque 15 000 morts.